Ce gaz qui «embarasse» Macron et qui fait courir l’Espagne…

La France attend bel et bien du « renfort» gazier algérien.

Ce n’est pas Emmanuel Macron qui va pour autant l’annoncer. Bien au contraire, lui , utilise la carte de la sécurité énergétique comme pièce politique qu’il entend faire jouer chez lui. Il se veut rassurant quant à la tempête gazière qui secoue l’Europe à la veille d’un hiver qui s’annonce économiquement dur.

Une Europe où la solidarité est mise à rude épreuve dans ce conflit Russo-ukrainien.

En réalité, Il est question de renforcer la fourniture de gaz,  de pas moins de 50% , selon des contrats que prévoient d’examiner  la compagnie française ENGIE et le groupe Sonatrach.

La discrétion est totale sur ce dossier.

Ce n’est qu’au lendemain du retour de Macron en France que les fuites ont commencé à gagner l’espace médiatique.

La patronne du groupe ENGIE madame Catherine MacGregor qui avait rencontré le ministre algérien de l’énergie Mohamed Arkab aurait obtenu un accord verbal pour une augmentation des livraisons.

Il s’agirait de contrats à moyen terme, selon ce qu’affirment les médias français qui citent d’ailleurs des sources proches aussi bien de l’Elysée que des milieux énergétiques français.

Particulièrement catégorique , durant sa visite à Alger , Macron affirmait haut et fort qu’il n’était pas venu faire des provisions de gaz . Il s’en défend.

Le chef de l’État français fait même une déclaration, sans ambages depuis Alger. Il a essayé de démontrer par les chiffres, que dans le mix énergétique français, le gaz ne représente  que 20%.

Et d’ajouter que dans ces « 20% le gaz algérien ne  représente que 8%».

Autrement dit, Macron dont le message est beaucoup plus destiné à l’opinion française, tente de réduire le rôle de l’Algérie, en la matière,  et écarte d’un revers de la main toute dépendance française .

Mieux: Macron annonce- toujours à destination- des français que son pays   a assuré « 90% de stock»  et se tiendrait donc à l’abri des perturbations. Voilà qui est censé rassurer en France.

Cependant, les observateurs français n’ont pas accordé beaucoup de crédit aux assurances exprimées par leur président.

Sur les plateaux télés et autres médias, des intervenants avisés déclarent tous qu’il serait insensé de croire que Macron n’aie pas eu à demander l’aide de l’Algérie. D’autant que, ajoutent-ils, « l’Algérie vient de réaliser de grandes découvertes de gaz et qu’elle conforte sa place de gros exportateur aussi…».

De son côté , Claire Waysand directrice générale du groupe ENGIE citée par l’agence Reuters confirme que des discussions sont engagées avec Sonatrach. La responsable prend néanmoins soin de souligner que « nous ne parlons pas ici de besoins pour l’hiver prochain».

Ce mardi, la mauvaise nouvelle est venue secouer l’hexagone. Le russe Gazprom a annoncé qu’il réduirait encore ses livraisons de gaz. Le robinet se tarit pour la France dont les responsables affirment avoir atteint les stocks permettant de traverser l’hiver sans problèmes. Du moins , à la condition que les russes ne ferment pas totalement les robinets.

D’un autre côté la France est mise sous pression par l’Espagne qui tient à son gazoduc MIDCAT, projet qu’elle veut réactiver afin de connecter l’Allemagne .

Un projet d’interconnexion gazière à l’échelle européenne mais qui n’emballe pas visiblement les français . Le gazoduc MIDCAT est appelé à traverser la France et doit mobiliser du temps et des financements .

Son utilité pour parer à l’urgence n’est pas totalement admise auprès des français qui craignent également une levée de boucliers de la part des écologistes.

l’Espagne souhaitant jouer un rôle clé en Europe,  en matière de gaz, affiche une logistique toute prête et entend utiliser entre autres le gaz algérien dans ces flux qu’elle veut faire parvenir à l’Allemagne et au nord de l’Europe.

Sauf qu’il faudra passer par la France…qui maintient son opposition.

Ce qui a fait dire aux responsables espagnols que la France ne manifeste aucun signe de solidarité européenne…

R.E

 

 

 

 

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Fermer