Boumerdes : Des sites historiques aux oubliettes

Dellys...un véritable délice.

La wilaya de Boumerdes est caractérisée par une variété alternant plaine côtière, vallées, montagnes, massifs boisés et hautes plaines.

Parler de tourisme à Boumerdes, c’est également évoquer les différents sites historiques qui témoignent de l’authenticité de toute une région.
On peut citer entre autres, la Casbah de Dellys ou l’antique Rusuccuru qui subit aujourd’hui des dégradations continuelles.

Cette œuvre architecturale s’étend sur une surface totale de 16 ha : la Basse-Casbah 9 ha et la Haute-Casbah 7 ha.

Selon la version racontée, la Casbah de Dellys fut fondée en 1068 par Moaz Edawla Ben Samadah qui accosta Tadless chassé d’Almeria en Espagne par les Mourabitine. Elle a trois entrées, les citoyens de la localité les nomment comme dans l’ancien temps : Bab el-Bahr, Bab el-Djenane, Bab el-Sour, pour dire que rien n’est changé malgré le temps qui passe.

Il est connu que la région de Dellys, selon quelques informations recoupées ici et là, a toujours été occupée par des hommes depuis la nuit des temps. Il existe des vestiges préhistoriques qui le montrent, comme une station préhistorique néolithique, près de Takdempt, à l’est de l’embouchure de l’oued Sébaou qui contenait des dolmens, des instruments lithiques et d’autres outils, de type chelléen, ce qui confirme l’existence de la vie humaine depuis la civilisation préhistorique dans la région.

Par ailleurs, un tumulus funéraire fut trouvé dans un jardin privé, à 1 km avant d’entrer en ville, un monument d’environ 2,5 ou 3 m de hauteur en pierraille.

La casbah de Dellys été classée patrimoine national par un décret exécutif en 2005 puis classée zone protégée et définie par un autre décret exécutif en septembre 2007, se cherche toujours.
Des vestiges dans un état lamentable sont remarqués dans cette région mille fois millénaire.

Un joyau architectural

Le cap Bengut, quant à lui, est surmonté d’un phare à feu fixe, visible à 34 milles et indiquant aux bateaux l’entrée du golfe de Dellys.
Construit en 1881, le Phare de Dellys ainsi que le cap sur lequel il trône ont été baptisés du nom de l’ingénieur ayant bâti ce bâtiment : Mr Bengut, dans la zone des « jardins enchanteurs », le point culminant de la région par rapport au niveau de la mer.

Appelé également Bordj Fnar par les autochtones, il est considéré comme l’un des plus beaux que compte le pays. Son architecture est inspirée des minarets de mosquées. Il est limité à l’est par le port et le secteur protégé de l’antique Casbah de Dellys et à l’ouest par une vieille citadelle.

Il a été remplacé par une structure sans grande prétention architecturale qui se présente comme une tour cylindrique en béton coiffée par une lanterne à entretien intérieur.
L’éclairage est assuré par un feu blanc à 6 éclats par 20 secondes de 29 milles, soit 54 km, de portée.
La lampe a une puissance de 1 000 W pour 220 V. Suite au séisme de 2003, la structure du phare fut endommagée et les autorités entreprirent la construction d’une nouvelle tour qui fut mise en service en 2010.

Actuellement, l’ex-phare du Cap Bengut abîmé par un attentat en 1994 attend d’être réaménagé en musée, un nouveau phareétant construit à côté dans les années 2000 par une société bosniaque.

Dellys renaît de ses cendres……

Dellys est aussi une région à vocation agricole, la qualité du raisin cultivé sur ses terres fertiles reste d’un goût savoureux.
Elle se remet difficilement mais sûrement d’une période d’insécurité qui l’a longtemps interdite aux touristes et à ses habitués. Pendant près d’une dizaine d’années, cette perle de la Méditerranée, a été complètement coupée du reste du monde.

Les fanatiques islamistes ont bien tenté de lui confisquer sa beauté. Un pari perdu. Ses habitants se souviennent, à ce jour encore, des «années de braise», cependant, la vie reprend progressivement.

L’animation caractérisant son port de pêche en est la preuve la plus concrète.
L’on se méfie encore des «étrangers», mais, ses habitants se font un plaisir de vous fournir le moindre renseignement. Certains d’entre eux, se reconvertissent même, en l’espace de quelques minutes, en de véritables «profs d’histoire». Avec eux, un voyage gratuit à travers les meilleures aires de cette ville est garanti.

La réouverture RN 24, un axe – fermé à la circulation pendant près de vingt ans – constitue en fait un défi. C’est également un message fort adressé aux fanatiques islamistes qui s’étaient improvisés maîtres des lieux.

Début 1994, les groupes islamistes du GIA notamment dictaient leur loi à travers beaucoup de localités de la wilaya de Boumerdès. L’axe routier Tigzirt – Boumerdès, via Dellys, était fortement déconseillé pour les automobilistes.

Le danger terroriste était tel sur cet axe, que les autorités ont décidé de quasiment le fermer à la circulation pendant près de vingt ans.
Le calvaire a donc duré près d’une vingtaine d’années.

La sérénité retrouvée, ce tronçon a été rouvert à la circulation en décembre 2011. Cette réouverture a été accueillie avec joie par les populations locales.

La décision prise lors d’une visite sur les lieux par le ministre de l’Intérieur de l’époque, est considérée comme salvatrice par les différents opérateurs économiques de cette région littorale à vocation essentiellement touristique. Les populations concernées espèrent ainsi un renouveau économique.

Car, faudrait-il le noter, la fermeture de cet axe de la RN24 a engendré un étouffement économique pour bon nombre de villes. Pis encore, cette fermeture a engendré d’autres maux qui viennent se greffer à ceux déjà connus des populations locales.

De par sa vitalité, cet axe n’a jamais été déserté. Les populations ont bravé à chaque fois les menaces terroristes.
L’acheminement des aides, via ce même tronçon au lendemain du séisme de 2003 vers les localités les plus touchées, reflète, en somme, son importance.

Deux ans après, soit en 2005, lors de la tempête de neige qui a touché cette région et beaucoup d’autres, c’est ce même axe routier qui avait été utilisé pour s’approvisionner en gaz butane et en denrées alimentaires.
C’est vraiment un raccourci. Un raccourci qui contribuera assurément à rapprocher les citoyens des wilayas limitrophes, des plages de la wilaya de Boumerdès.

Y.O

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