Controverse sur les subventions, relations avec la France : Tebboune apporte les correctifs

Tebboune confirme que les relations algéro-francaises doivent revenir à leur état naturel et qu’elles sont incontournables . Dans un discours plutôt apaisé le chef de l’Etat a souligné qu’il s’agit surtout de la nécessité d’entreprendre une relation d’égal à égal, l’Algerie étant un État souverain qui ne peut dépendre d’aucune partie, laisse-t-il , entendre.

Diffusé à la veille des élections locales, l’entretien accordé par le président de la république Abdelmadjid Tebboune à quelques médias nationaux, a permis de revenir sur des questions d’actualité brûlante. 

Outre la révision de l’accord d’association qu’il considère comme  résultant d’une faiblesse de l’Etat à l’époque de sa signature , Tebboune remet les pendules à l’heure sur le dossier tant controversé lié à la révision du système de subvention et de la portée sociale de l’État.

S’agissant des affaires économiques à mener avec l’UE dans le cadre de l’accord d’association, Tebboune regrette que l’économie domestique c’était pas suffisamment prête et que l’Algérie ne tirait aucun bénéfice de ce fait. Un temps de répit serait d’ailleurs nécessaire pour la mise à niveau des secteurs économiques algériens avant de se lancer dans cette démarche . L’abolition des barrières douanières a plutôt servi les exportations européennes et en revanche la production domestique n’étant pas encore au point , il n’était nullement bénéfique de continuer. D’où l’appel formulé avec insistance pour que soient revus les termes du dit accord. L’esprit gagnant-gagnant doit en effet primer dans ce dossier .

Sur  le   chapitre interne notamment le dossier des subventions , le président de la république dira d’emblée que l’Algérie n’abandonnera jamais ses valeurs  et ne renoncera en aucun cas à son caractère social et ce jusqu’à la « fin du monde » selon la formule qu’il a choisi d’utiliser.

Pour lever toute ambiguïté, Tebboune mentionne que l’Etat demeurera aux côtés des couches moyennes et celles défavorisées. Et il fait presqu’un rappel à l’ordre à ses ministres et surtout le premier ministre , sans les nommer , pour leur signifier que la question relative à la révision de la politique de subvention a été maladroitement abordée et son traitement, prématuré.

Le chef de l’Etat insiste sur le fait que les mécanismes de ciblage des couches devant mériter l’aide de l’Etat n’ont pas encore été définis . Il rappelle que l’importance de ce sujet recommande un débat national qui implique toute la société. À ce titre, il estime que les statistiques ne sont pas encore totalement fiables et qu’il est indispensable de compter sur la numérisation des données afin d’avoir une meilleure visibilité.

Le président Tebboune réoriente ainsi le débat et affirme que l’Etat n’aura pas à soutenir les riches , et les catégories aisées de la société. Pour résumer , Tebboune déclare qu’il s’engage à renforcer le pouvoir d’achat des algériens . Et il n’exclue pas que cette aide sociale soit même réévaluée.

Pari difficile que se lance le chef de l’Etat alors que son premier ministre table sur une dévaluation progressive de la valeur du dinar. Ce qui entraînera inéluctablement une perte de pouvoir d’achat , contredisant les objectifs annoncés du président.

ABN

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Fermer