Ce blé qui fait tourner le monde : Quelle place pour l’Algérie ?

Épi de Blé …Arme et Armure!

Depuis le déclanchement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le blé devient une arme alimentaire et un objectif de survie.

L’envolée des cours du blé, dont plus de 30 % au minimum des exportations mondiales viennent d’Ukraine et de Russie, fait peser les risques  d’une crise alimentaire sans précédent, dans les pays les plus vulnérables.

La Russie a annoncé, ces derniers jours son intention qui vise 50 millions de tonnes de céréales à exporter  dans la saison à venir, en forte hausse par rapport à l’exercice en cours.

«En cette saison (2021-2022) nous avons déjà exporté 35 millions de tonnes de céréales, dont 28,5 de blés et d’ici la fin de l’année agricole (le 30 juin) nous visons 37 millions de tonnes de céréales exportées», a dit le ministre de l’Agriculture, Dmitri Patrouchev, lors d’un forum des exportateurs du secteur.

«Et la saison à venir (débutant le 1er juillet 2022) nous estimons notre potentiel d’exportation à 50 millions de tonnes», a-t-il ajouté .

La Russie estime que la récolte 2022 sera de 130 millions de tonnes, contre 121,4 l’an passé.

Dans le lot des pays susceptibles de subir de plein fouet les retombées alimentaires dûes à ce conflit, l’Algérie , gros consommateurs de blé tente une politique de reconquête des champs agricoles. Même si elle jouit de relations stratégiques avec la Russie , l’Algerie s’investit à mettre en oeuvre une foule de solutions sous l’approche de la sécurité alimentaire.

Contrairement à plusieurs pays importateurs cherchant à se  protéger ,  l’Algérie,  deuxième plus gros importateur de blé en Afrique est à l’abri dune éventuelle crise.

 La stratégie algérienne se veut protectionniste et orientée vers les produits sensibles.

On fait état d’une production « record » des céréales cette saison par rapport aux dernières années .

C’est le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni qui l’annonce « tous les indices présagent une production abondante ».

« On peut dire qu’une production record sera réalisée par rapport aux six dernières années».

La superficie globale réservée actuellement à la culture céréalière est estimée à 2,9 millions d’hectares avec une valeur de production de 111,6 milliards de dinars, a enfin précisé le ministre.

A ce titre,  le dernier rapport de la Banque mondiale BM  mentionne: «Les pays exportateurs de pétrole, tels que le Qatar, l’Arabie saoudite, le Koweït et l’Algérie, ne seront pas affectés par la crise ukrainienne, car ils peuvent améliorer leurs revenus publics et leur balance des paiements extérieurs et ainsi, leurs taux de croissance».

En outre , un rapport rédigé par la commission des affaires économiques du Parlement français auditionné par l’ex-ministre français de l’agriculture « Julien Denormandie », datant du 25 mars 2022 et concernant les conséquences économiques sur certains pays relève que  le cas de  l’Algérie est différent de celui de ses voisins.

Ce rapport explique ainsi que les conséquences de la guerre sur les marchés agricoles et alimentaires sont considérables :

La Russie a développé ces dernières années une véritable géopolitique du blé.

En Égypte, les importations de blé provenaient principalement des États-Unis et d’Europe.

Désormais, la Russie et l’Ukraine sont les premiers fournisseurs. L’Égypte est dépendante à plus de 50% des importations de blé.

Le blé y est fondamental – en arabe égyptien, le mot qui désigne le blé signifie aussi la vie : cela en dit long.

Et le prix du pain en Tunisie a été l’un des éléments déclencheurs des printemps arabes dans les années 2000.

Ces pays sont très dépendants de l’Ukraine et de la Russie. Certains ont peu de stocks, et des capacités de financement insuffisantes pour les prix atteints sur les marchés.

À titre d’exemple, l’Algérie, qui voit ses ressources augmenter grâce au prix du gaz, sera capable d’acheter du blé cher ; il n’en ira pas de même pour le Maroc ou la Tunisie – et encore moins pour le Burkina Faso ou le Sénégal. En outre, certains de ces pays, dont le Maroc, subissent une terrible sécheresse.

L’Algérie poursuit ses démarched pour une autosuffisance en Blé, jusqu’à la création d’un pôle de production de semences de blé .

Après un arrêt de plus d’une quinzaine d’années, la ferme agricole gérée par la société Agro-Alimentaire Activité (3A spa -filiale du Groupe Sonatrach) dans la région de Gassi-Touil (Sud de Hassi-Messaoud, à Ouargla), vient de relancer ses activités et prévoit de créer un pôle d’excellence de production de semences de blé dans la région.

Forte de ces leçons , l’Algérie déploie ses grands groupes Economiques autour de ces objectifs que dicte l’impératif d’une indépendance alimentaire avérée.

Nadi. K

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