Tebboune brise le confinement…politique

Il a surtout  tordu le cou  aux regles de distanciation politique, se rapprochant davantage du citoyen,  en enfilant un minimum d’accesoires de protection sanitaire, bavette et lunettes, sans  tomber dans l’excès .

Un dispositif sobre qui tranche avec l’uniforme du cosmonaute dans lequel s’était  présenté presque méconnaissable le premier ministre à Blida.

Plongée dans la réalité.  Il n’était point évident pour les plus avertis de s’attendre à cette sortie du président de la république, dont la programmation en a surpris plus d’un.

D’abord , crise sanitaire oblige et mesures de précaution qui pourraient être mises en avant pour justifier que Tebboune aurait pu se contenter de discours  depuis ses bureaux et il se serait suffi des rapports et comptes rendus de ses collaborateurs.

Cette conception , somme toute normale aurait pu être privilégiée par le premier magistrat du pays . Elle aurait eu par contre pour effet de marquer une contradiction dans la forme de gouvernance tant prônée par le président lui même, celle qui consiste à mettre le pied dans le concret et à aller jauger personnellement la réalité du pays.

La tournée du président aura été une réponse nécessaire à cette inquiétude ambiante où parfois des voix ont suggéré au citoyen que l’Etat de cette Algérie nouvelle n’a plus rien à lui offrir.

Sans intermédiaires, en pareilles circonstances, le président , bien élu ou mal élu a fait montre d’un geste fort en direction d’une population en proie au doute et à la spéculation.  Et en attente surtout d’un message rassurant, voire assumé.

Au delà des engagements fermes  qu’ il a exprimés face à cette crise sanitaire et des moyens déployés sous sa conduite personnelle, Tebboune qui n’a pas hésité à affronter le risque pandémique, s’enfonçant dans ces couloirs peu hospitaliers des structures sanitaires visitées , a tenu à partager le souci et l’espoir, le temps d’une plongée dans cette Algérie saignée durant 20 ans de gabegie installée  aux commandes.

Face aux yeux du président, il y a cette armée presque désarmée de ces équipes médicales luttant contre deux ennemis, le covid19 et la déliquescence de leur secteur.

Face à ses yeux aussi , les dégâts de 20 ans de destruction.  Face à ses yeux également, ce sombre tableau d’un secteur vital dont le pronostic tout aussi vital est presque engagé.

Aucun rapport ou compte rendu aussi fidèle fut-il ne pourrait rapporter le degré de cette triste réalité qui a interpellé la prompte réaction du président.

Se mettre au chevet de ce corps médical écorché vif durant tant d’années . Les décisions sont annoncées en guise de réparation et surtout d’encouragements.  Il promet. Il s’engage et rassure .

En aura-t-il les moyens, la ressource et surtout les hommes aptes à traduire les ordres par des faits ?

Tebboune hérite d’une maison dévastée , de valeurs en ruines et surtout d’un peuple avisé et autrement aguerri pour ne point accorder de crédit.

Le président ne pouvant être comptable de l’obscur bilan hérité ,devra  néanmoins endosser cette certification d’une démarche qui s’impose sous le sceau de l’urgence .

Les faits doivent suivre…sinon « l’ancienne »  république  tant décriée en aura encore pour longtemps.

Désormais, le président ne pourrait point dire qu’ il ne savait pas.

Karim. A

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