Tant que la banque ne va pas, rien ne va…

Après le récent limogeage, au demeurant inattendu du gouverneur de la banque d’Algérie , un poste hautement stratégique , faut-il le rappeler, l’exigence de relance économique maintes fois soulignée par le président Tebboune va-t-elle dicter un autre changement à la tête d’autres institutions ?

Les douanes algériennes ou les banques commerciales ?

Il convient de signaler toutefois que le patron de la banque des banques a été relevé pour des motifs d’ordre extra-professionnel , selon des sources proches de cette institution. Pour autant on avance que ces motifs ont été jugés suffisants pour l’écarter.

Contrairement à ce qui a été avancé ça et là, cette affaire n’a aucun lien avec les retards accusés dans le lancement de la réforme bancaire .

Ceci n’étant pas dans l’ordre naturel de la banque d’Algérie dont les missions sont toutes autres et se concentrent sur la définition de la politique monétaire du pays, au premier chef.

Par contre, le plan de réforme bancaire maintes fois annoncé et solennellement appuyé par des déclarations officielles,  reste à ce jour en souffrance.

Ce dossier devenu inéluctable pour les besoins de la relance revêt un caractère urgent .

Il s’agit de hisser la qualité bancaire au niveau des ambitions affichées à travers la nouvelle loi sur l’investissement .

Cette dernière dont l’esprit de facilitation basé sur la transparence telle que l’introduit la numérisation risque d’être compromise par les réflexes obsolètes d’une pratique bancaire qui fait l’unanimité autour de son caractère bureaucratique.

Les annonces et les intentions pleuvent de la part des ministres des finances qui se sont relayés ces deux  dernières années.

Il est affirmé formellement que trois banques publiques allaient connaître une ouverture…de capital.

Une semi privatisation présentée telle une solution magique accompagnée également d’autres annonces relatives au retour des agréments pour la constitution de banques privées algériennes.

Or, à ce jour , aucun indice de ces réformes superficielles n’est venu animer la place bancaire. Hormis ces compartiments de la finance islamique qui viennent de naître dans les guichets des banques publiques , la réforme profonde qui repose sur la performance attendue et la libération de l’acte bancaire tarde à prendre forme.

La libération des capitaux qui passe par la libération du banquier des contraintes objectives, soulève une réflexion profonde quant aux contours stratégiques que l’on entend conférer à ce Chantier.

Le financement de l’économie aux meilleures conditions du marché est un axe central sur lequel mérite d’être concentrée cette étude dont il est attendu une réforme censée répondre aussi bien au porteur du projet qu’au bailleur de fonds.

Dans un contexte local où même les banques privées étrangères se limitent à moindres frais et à moindre risques à concentrer leur mission sur le commerce extérieur, il devient évident de relever les défaillances dans les mécanismes réglementaires qui plombent le marché des capitaux.

Sans une révision des textes et l’assouplissement des mécanismes régissant le marché monétaire , celui des crédits et la modernisation de la pratique , l’espoir de relance économique que décline pourtant une feuille de route ambitieuse , serait difficilement envisageable.

ABN

 

 

 

 

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