Sommet Arabe de Djeddah: Les piques du Roi…

L’audace diplomatique détournée .
L’Arabie Saoudite qui s’est auto proclamée chef de file de la « pensée » arabe , tient à séduire tout le monde, ou presque, quitte à écraser ses propres principes et toutes les règles d’usage en matière diplomatique.
De ce sommet Arabe qui se tient sur ses Terres , à Djeddah , le royaume cherche à s’affirmer dans un statut de réconciliateur mondial , dans ce conflit qui oppose les géants de la planète. Le roi voit grand. Il voit encore plus loin que les frontières de la pseudo fraternité arabe qui sombre au milieu de cette politique soumise aux quatre vents.
Ce même souverain qui affiche cette détermination maladive à élargir le confort de son trône se montre désormais assis sur une fragile corde de l’équilibriste en quête d’applaudissements unanimes dans ce concert qui fait jouer les armes entre l’occident et la Russie.
Invité surprise du sommet , Zelensky , l’ennemi juré de Poutine constitue d’emblée une source explosive de lectures dans cette rencontre entre arabes . Quel message faut il y voir ? Un alignement des arabes à la cause de l’Ukraine et de l’Occident ? Un désaveu à l’action de Poutine ?
Le royaume serait il à ce point devenu audacieux , lui qui, il n’ y a pas si longtemps se soumettait aux caprices de Donald Trump, caprices libellés en milliards de dollars ?
Fraîchement réconciliée avec l’Iran, l’Arabie Saoudite ne s’est point embarrassée de jouer à l’isolement de l’Algérie à la veille déjà de ce sommet.
Alger qui avait cassé le tabou en évoquant le retour de la Syrie au sein de la ligue Arabe , à l’occasion du dernier sommet qu’elle abritait , a dû irriter le royaume dont les petits calculs s’en trouvaient à l’évidence déstabilisés.
L’initiative de la réhabilitation de la Syrie ne peut être attribuée à l’Arabie Saoudite ni à aucun autre pays de la ligue.
Pour s’être pleinement investie en faveur de cette cause, l’Algérie fait, depuis, l’objet de tentatives d’isolement que le royaume Saoudien peine à dissimuler.
Embarrassé par cette longueur d’avance prise par Alger sur le dossier syrien , l’Arabie Saoudite décline un autre jeu. Sans esprit fraternel et sans respect des règles .
Connue pour son attachement à la politique de la réciprocité, l’Algérie qui se démarque de cette redistribution des cartes , ne pouvait être représentée au sommet de Djeddah par le président Tebboune. Quand bien même , il s’agit pourtant de passer le relais de la présidence à la partie Saoudienne , l’Algérie tient à demeurer fidèle à ses règles et à ses principes diplomatiques.
L’absence de Tebboune à ce sommet est plus importante que sa présence. Pas question de déroger aux règles . Ni de donner caution à une démarche qui sort du cadre de la ligue et qui s’en va mettre tous les présents devant le fait accompli : un alignement non dit en faveur de l’Ukraine . Et surtout contre la Russie . Jusqu’à preuve du contraire , Zelensky n’a jamais été un allié des arabes.
A.A