Ramadhan 2022 ; Nostalgie quand tu nous tiens.

Quelques années auparavant, l’approche du mois sacré, était synonyme de joie, fort ressentie, par les familles Algériennes.

En  2020 et 2021 le Ramadhan s’est déroulé dans des conditions  particulières marquées par une pandémie au Covid-19 , crise sanitaire, des restrictions liées au confinement, mosquées fermées, les Algériens étaient privés du charme des veillées ramadhanesques en famille et entre amis.

En revanche Cette année, bien que déconfinés, les Algériens sont plus attentifs aux prix des denrées alimentaires qu’au charme de ce mois sacré ; c’est la course déchaînée à la consommation, si le Ramadhan est là, sa saveur d’autrefois n’est plus au rendez-vous.

De l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud ; notamment les grandes villes, le citoyen Algérien ne semble plus avoir le cœur, pour reconquérir le Ramadhan, dépassé par la dégradation du pouvoir d’achat, pénuries et l’incroyable hausse des prix de tous produits confondus, le citoyen Algérien est un séquestré d’une véritable crise socio économique inédite.

Loin de l’odeur d’une bonne chorba ; Ramadhan 2022 se caractérise par une précarité sociale généralisée, la situation devient insupportable pour les fonctionnaires (classe moyenne) autant que pour les classes les plus démunies, qui souffrent le martyre.

« On ne peut joindre les deux bouts ; si on arrive à assurer une table variée pour aujourd’hui, dans deux jours ce sera impossible… L’Huile, la semoule, lait sont désormais introuvables, les étals aux super marchés sont désespérément vides .le poulet est à 490Da le Kg , où sont parties les promesses du ministre ? Ayez pitié de nous en ce mois sacré…» déclara Mohamed, quadragénaire, père de famille rencontré au marché.

Cette situation et ce climat ramadhanesque socialement tendu, ont fait perdre au Ramadhan ses saveurs et, malheureusement, tous ses atouts traditionnels.

C’est vrai que la crise est mondiale et les temps ont changé, mais on demeure toujours ces nostalgiques éternels qui tiennent à vivre ou du moins se souvenir des soirées de Ramadhan d’autrefois, un Ramadhan paisible, on repense à l’odeur de jasmin des jardins de Blida , aux couffins remplis ornés de coriandre et persil ; on repense à La Chorba Algéroise, El Djari Constantinois, El H’rira Oranaise, khobz Eddar, des délices qui ne peuvent avoir leur vraie saveur qu’avec de bons ingrédients et seulement dans les marmites de nos mères et nos grands mères comme si la saveur est là, où sont enterrés nos souvenirs..

Hélas ; Alger, Oran, Constantine … ne sont plus ce qu’elles étaient, elles ont perdu un peu de leur âme, comme si une éternité semble nous séparer de ce bon vieux temps et de nos jours pour apprécier ce mois sacré il faut faire un tour aux vieux quartiers de ces grandes villes, vers la Casbah, Bab el Oued, El Hamri ou El Medina de Constantine, faire des allers retours pour juste croiser un instant d’un Ramadhan d’antan et retrouver cette joie de vivre.

Nadi.K

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