Programme de développement : Compétence et management , ces deux clés qui manquent

Le président Abdelmadjid Tebboune a dans son allocution à l’ouverture des travaux de la rencontre gouvernement Walis des 25 et 26 septembre 2021 fixé les objectifs suivants :

Procéder à l’évaluation, et au redressement, à la prospective des efforts à déployer dans le cadre du processus de concrétisation de l’État de droit, à la mise en place des règles de la gouvernance, à la garantie de l’équité sociale et le rééquilibrage régional.

Ce sont  là, des objectifs susceptibles de propulser l’Algérie au rang des pays bien gérés et développés.

Bien gérer un pays c’est la condition essentielle pour arriver au rang escompté. Cette dernière a été bien citée parmi les objectifs à atteindre par le président de la république, en l’occurrence, la  mise en place des règles de la gouvernance.

Scientifiquement, les règles de la gouvernance exigent la participation, l’intériorisation des objectifs de l’organisation, le respect des engagements mutuels entre les parties, consignés dans des contrats avec des délais à respecter, des engagements et des incitations fixés aux fins de motivations.

Cette manière d’agir qu’on appelle la direction par objectif ( DPO) cumule les principes: d’efficacité de l’organisation scientifique du travail de F.W.Taylor,de bureaucratie légale de M.Weber, d’unité de commandement de la direction administrative de H.Fayor, des principes relatif à la motivation humaine au travail, centrés sur la satisfaction du besoin de participation de l’école des relations humaines (théorie Y de Mac Douglas Gregor), les besoins de motivation de F.Herzberg ),le management participatif, à travers le système participatif par groupe. R.Likert.

Mais, la mise en oeuvre de ces règles nécessite la mise en place de moyens humains qualifiés en management. Cela étant, avons-nous ces moyens ?

Sans ces moyens, le gouvernement, les walis, et l’ensemble des cadres de l’État peuvent-ils mettre à exécution le programme du président et arriver aux résultats escomptés ?

Il me semble qu’en l’absence de ces moyens humains qualifiés seuls susceptibles de mettre en pratique des outils et méthodes managériaux, nous ne pouvons que faire du surplace.

Les résultats du gouvernement Djerrad en sont la preuve.

Parmi ces méthodes, la contractualisation des rapports entre l’État et les entreprises publiques et privées qui sont apparues sous l’impulsion de la DPO comme des outils très efficaces, afin de respecter les délais et obtenir des résultats probants nécessaires pour le développement.

Par ailleurs, il y a les contrats plans,État,  régions dans certains pays qu’on peut transposer en plan État Wilaya, qui est une méthode mise en œuvre sous l’impulsion de la DPO pour garantir l’équité sociale et le rééquilibrage régional.

Le contrat plan État- Wilaya (CPEW) que j’ai proposé dans ma thèse dans laquelle j’ai suggéré un plan stratégique opérationnel pour développer le tourisme dans notre pays, est un document par lequel l’État et une wilaya s’engagent sur la programmation et le financement pluriannuels de projets qui ont un impact stratégique sur le développement de la wilaya. La durée de ces contrats État- wilaya peut prendre la durée du plan de développement économique et social mis en place par l’État, tels que le programme spécial proposé par le président Tebboune pour la wilaya de Khenchela.

Le gouvernement, par l’intermédiaire du Wali , s’accorde avec l’exécutif de la wilaya sur la réalisation de projets relatifs au développement du territoire.Les daïras et les communes peuvent s’associer à un CPEW dans le cadre des plans communaux de développement.

En outre, selon les objectifs à atteindre, par les contrats plans État- entreprises et État- wilayas,le management stratégique peut être transposé sur l’approche dite descendante, ou approche top-down , ainsi que sur la méthode du Knowledge Management ou le management des connaissances qui est une démarche qui consiste à traduire et implémenter des informations non structurées en solutions technologiques notamment basées sur l’intranet, l’extranet et l’internet,et ce pour une évaluation objective, et un suivi en temps réel.

Cette approche une fois appliquée par les pouvoir publics  implique des processus qui consistent à définir les grandes lignes, à les diviser en parties, puis à établir un cahier des charges pour chaque partie. Cela permet de construire un tableau de bord, pour évaluer le coût global, de suivre les performances, et procéder au  redressement quand il le faut.

Parmi les règles de la gouvernance, il est recommandé aussi, l’application de la  loi organique relative aux lois des finances (LOLF). Cette dernière a enclenché un processus de transformation radicale des règles budgétaires et comptables de l’État qui n’avait pas évolué depuis plus de 40 ans.

L’ambition de cette loi est de réformer la gestion de l’État toute entière, c’est-à-dire la façon dont l’argent public est utilisé par chaque ministère. Cette réforme vise à instaurer une gestion plus démocratique et plus efficace des dépenses publiques.

Enfin, la prospective des efforts à déployer dans le cadre du processus de concrétisation de l’État de droit, fixée par le président comme objectif à atteindre, est une instruction à l’adresse des Walis et du gouvernement pour engager une étude prospective pour éclairer l’action présente à la lumière des futurs possibles et souhaitables, qui sont l’État de droit.

Mais, le processus de concrétisation de l’État de droit passe impérativement par un développement qui est lié d’une part à la mise en place des règles de gouvernance et aux moyens humains qualifiés d’autre part.

À bon entendeur

Docteur Rafik Alloui

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