Mes jours avec le Coronavirus : Témoignage…

À jour avec la pandémie en chiffres et en lettres depuis le début , je n’ai jamais imaginé un instant que je serais un cas positif dans le bilan quotidien du professeur Djamel Fourrar, même si j’ai des moments de doutes…

Au tout début , deux semaines avant le mois de ramadhan, je n’étais pas bien du tout , dans la foule de mes préoccupations entre la maison et mon boulot, une grosse fatigue avec une forte migraine, j’ai trouvé que c’était normal vu la charge du travail que j’avais.

À la fin de la deuxième semaine qui coïncidait avec la veille du mois sacré, J’avais préparé un bon « Kalb el louz » et là j’avais rien senti comme odeur …,une confirmation avec mon parfum favori ; « One Million » ne me donne rien comme sensation.  La puce à l’oreille, auto diagnostiquée en me basant surtout sur l’anosmie (perte de l’odorat) J’ai compris que ce n’était pas une simple grippe, le Coronavirus est là…

Le lendemain, malheureusement testée positive au Covid-19 avec symptômes de la nouvelle souche britannique.

Seule à la maison, Les dix premiers jours ont été trop difficiles à cause des très fortes céphalées que j’ai eues, les bronches qui me brulaient et les sensations de coups de poignards au niveau des reins.

Sous traitement, entre antibiotique, anticoagulant et vitamines le combat est rude, le plus difficile pour moi était ne pas en parler à mes parents et à mes proches, je ne voulais inquiéter personne et non plus être un poids pour ma famille et mes amis .

À part deux personnes, mes 2K ; mon frère et ma moitié, « Courage Nadi…. » était un ordre à reprendre vie de la part de ce dernier, une bonne bouffée d’oxygène .mais malgré cela, j’ai craqué au bout de la deuxième semaine, j’ai craqué à un instant entre la vie et la mort ; un instant où on ne sait plus quoi faire, partir en silence ou faire ses adieux ??

J’ai craqué quand mon enfant est venue me voir en demandant un câlin, j’ai craqué quand mon téléphone a affiché plusieurs appels en absence de ma mère….

Ayant été seule à affronter la Covid-19, j’ai eu des frayeurs et personne pour m’aider physiquement en cas de gros problèmes, inutile de dire que c’est très dur à vivre psychologiquement.

Aujourd’hui je suis toujours là mais certains n’ont pas eu cette chance ; alors prenez au sérieux la maladie, suivez le protocole de prévention, portez des masques, respectez les mesures de distanciations, ça peut sauver des vies…

Vingt jours après je ressens toujours cette oppression,  mes céphalées sont toujours là, un corps fatigué dépourvu d’énergie, impossible de me tenir debout plus de 15 min . Besoin de temps pour une bonne récupération avec une bonne alimentation…et surtout reposer les méninges ; chose impossible dans un quotidien qui bouillonne toujours, la flambé des prix persiste avec Rezig toujours à la tête du département du commerce, des grèves et revendications dans plusieurs secteurs, les Vendredis ça marche toujours…Chose impossible parce que ça covide en Algérie plus que ça covide en moi.

Nadi. K

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