L’ingérence Européenne : Une bonne matière pour la campagne !

En adoptant cette résolution qui interpelle les autorités algériennes dans leur « gestion » du mouvement populaire , le parlement européen était probablement loin de s’attendre à l’intensité de la réaction qui allait s’en suivre. Du moins celle du côté officiel .

 

Outre les réponses officielles formulées sur un ton de colère émanant aussi bien des plus hautes instances du pays , suivies par les députés, sénateurs qui ont tenu à exprimer leur rejet de toute ingérence étrangère, il y a eu surtout le message sans équivoques du chef d’État major de l’armée qui ne s’est pas privé de souligner l’attachement des algériens à régler leurs problèmes entre eux, tout en indiquant que nul ne peut se permettre une quelconque immixtion dans les affaires internes au pays .

 

La diplomatie algérienne a usé d’un discours qui ne fait point dans l’insinuation, en brandissant la menace de procéder à la révision de l’accord d’association entre l’Algérie et l’union européenne ainsi que tous tous les partenariats engagés entre les deux parties .

 

Ce qui a été fermement dénoncé par les autorités algériennes, considérant qu’il s’agit là d’une grave atteinte à la souveraineté nationale comme on se plaît à le souligner, a vite été repris par les candidats aux présidentielles, tous convergeant dans leurs réactions pour condamner avec force l’intrusion européenne.

 

Le choix du timing, à deux semaines des élections controversées et dont les autorités font l’ultime sortie de crise, la suspicion sur les véritables intentions de l’intervention des parlementaires européens auront  ainsi offert une matière suffisante pour une mobilisation interne .

 

Ce Samedi,  ce que certains appellent « la société civile algérienne » , dont les syndicats ugta et d’autres organisations se sont manifestées à travers des sorties publiques afin de dénoncer cette ingérence, soutenir l’armée et enfin appeler à l’élection du 12 Décembre.

 

Pratiquement, le parlement européen a-t-il provoqué un effet inverse de ce qu’ il avait prévu?

Sa sortie à failli booster ces présidentielles en leur conférant un autre sens , autrement plus patriotique du moins auprès de certaines franges populaires.

 

L’Algérien n’accueillant que d’un mauvais oeil, toute intervention étrangère , aussi minime qu’ elle puisse être, recadre ses positions jusqu’à se faire  » violence » contre ses convictions politiques, quitte à changer d’attitude.

 

En d’autres termes , le parlement européen a finalement offert une précieuse aide à cette triste campagne présidentielle. Du moins, il a secoué les lieux silencieux du pays avec en tête, la centrale syndicale qui a dû tenter une opération de démonstration publique.

 

Dans le décor de cette « spontanée » mobilisation des masses contre l’ingérence et qui a fait aussi de la concomitance en y associant des appels en faveur des élections et le soutien à la feuille de route de l’armée , il faut dire que le nombre de ces citoyens sortis manifester ce samedi était très loin d’être celui espéré .

 

À Alger, ils ne dépassaient pas quelques 300 au maximum selon les plus larges des estimations.  La veille, comme chaque vendredi, les algériens étaient sortis sur l’ensemble du territoire national, toujours en masse , des dizaines de milliers, pour manifester contre ces élections.

 

ABN

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