Les réfugies : ces oubliés de l’humanité

Plus de 82 millions de personnes ont fui leurs pays .

Lorsque des personnes cherchent refuge à l’étranger c’est qu’elles fuient les injustices dont elles sont victimes dans leur pays en raison de leur identité, de leurs croyances ou de leurs opinions.

Parfois elles fuient des conflits armés, des guerres par lesquelles elles ne se sentent pas concernées et dont elles refusent d’être les victimes. L’égoïsme humain, la soif de pouvoir fait que «ceux qui ne sont pas de la même idéologie» paient pour leur entêtement.

Ils sont tout bonnement indésirables. Ces derniers quittent ainsi leurs terres, laissant derrière eux, leurs souvenirs difficiles à effacer et des rêves non encore réalisés. Sous l’effet des bouleversements en Afrique de l’Ouest et dans le monde arabe, le nombre des demandeurs d’asile ivoiriens, a atteint un niveau record.

Les chiffres révélés cette année encore, par l’Onu, font froid au dos : Malgré la pandémie, le nombre de personnes fuyant les guerres, les persécutions et les exactions a atteint un record de 82,4 millions, un chiffre deux fois plus élevé qu’il y a dix ans.

Selon le rapport annuel de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés publié vendredi, le nombre de réfugiés, de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays et de demandeurs d’asile a progressé de 4% en 2020 par rapport au chiffre déjà record de 79,5 millions fin 2019.

2020 représente ainsi la neuvième année de hausse continue des déplacements forcés dans le monde.

Aujourd’hui, 1% de l’humanité est déplacé et il existe deux fois plus de «personnes déracinées» qu’il y a dix ans quand le nombre total atteignait environ 40 millions, s’inquiète le HCR (Haut commissariat aux réfugiés).

Mais «le grand saut concerne le chiffre des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays», qui s’élève maintenant à 48 millions, «un nombre sans précédent», a souligné le chef de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi., lors de la présentation du rapport.

«Ces chiffres mondiaux des déplacés sont un spectaculaire échec pour l’humanité», a dénoncé Jan Egeland, qui dirige le Norwegian Refugee Council, soulignant «que bien plus de gens sont forcés de se déplacer qu’à n’importe quel moment de la Deuxième guerre mondiale».
Plus de tentatives de traversées de la Méditerranée

Autre record : le nombre de migrants et de réfugiés interceptés en mer et ramenés en Libye par les gardes côtes libyens en vertu d’un accord avec l’Union Européenne.

Cette augmentation des tentatives de traversée de la Méditerranée depuis la Libye s’explique par les conditions météorologiques, plus clémentes mais la raison principale reste la situation humanitaire dans les pays d’origine des réfugiés qui s’est fortement dégradée car ils ont été frappés de plein fouet par la pandémie de Covid.

Cela a provoqué un flux ininterrompu de départs avec son lot de drames, de naufrages à huis clos, sans témoins ni secours des bateaux des ONG empêchés d’effectuer des sauvetages.

Selon l’ONU, depuis le 1er janvier plus de 700 personnes sont mortes en Méditerranée.
Ce qui est en cause ici, c’est la coopération de l’Europe avec les Gardes côtes libyens, trop peu formés.

Depuis 2017 Bruxelles a délégué à Tripoli ses tâches de recherches et de sauvetages des migrants. Ces 6 derniers mois, Plus de 13 000 d’entre eux ont été rapatriés en Libye soit plus que durant toute l’année 2020.

Ces personnes ont été enfermées dans des centres de détention sordides et victimes de mauvais traitement et de violences.

Le mal sahraoui perdure

Le 6 novembre 1975, Hassan II alors roi du Maroc, tourne le dos à la déclaration de la Cour internationale de justice de La Haye. Il décide d’occuper un pays voisin, le Sahara occidental. 30 000 Marocains entament ainsi, ce qu’ils ont appelé, «La Marche Verte».

Le Coran dans une main, l’emblème rouge frappé d’une étoile au centre dans une autre, ils entament ce qui allait se transformer par la suite en un drame pour tout le peuple sahraoui, pourtant né libre.

Suite à une occupation illégale du territoire du Sahara occidental, les populations n’avaient désormais plus le choix. Elles traversent massivement les frontières algériennes pour trouver refuge dans le Sud.

En effet, les réfugiés sahraouis ont été accueillis par les autorités algériennes au début de l’année 1976.
Ils sont près de 200 000 Sahraouis à s’établir dans les 5 principaux camps de réfugiés dans le sud-ouest de l’Algérie, à Tindouf plus précisément. Sous des tentes ou dans des semblants de baraques faites à base d’argile et de parpaing, ces milliers de Sahraouis se sont habitués, au fil des années qui se succèdent, à faire face, en premier lieu, aux rudes conditions climatiques avec des températures avoisinant en cette période estivale, les 45 à 48° à l’ombre.

Que ce soit à Aousserd, à Dakhla, à El Ayoun, à Smara ou à l’École du 27-Février (qui abrite également les administrations officielles sahraouies), les réfugiés sahraouis de Tindouf se voient également confrontés au quotidien à des conditions de vie lamentables.

Ne leur parviennent que les aides humanitaires des pays amis de la Rasd, du Croissant-Rouge algérien et du HCR. C’est dire, que les Sahraouis se sont exilés malgré eux en Algérie voisine. Une Algérie qui les a accueillis à bras ouverts depuis les premiers instants de l’invasion marocaine. Mais ce n’est pas pour autant que leur cauchemar a pris fin.

Des Palestiniens…aussi

L’une des plus anciennes situations des réfugiés de l’histoire contemporaine est sans nul doute celle des réfugiés palestiniens.

Le drame a débuté au lendemain de la victoire des alliés sur le nazisme d’Adolph Hitler. 1948, l’année de la création de l’Etat d’Israël symbolise pour les Palestiniens le début des souffrances, de l’errance et d’une séparation forcée avec la patrie. Ils y font référence sous le nom de Nakba.

La guerre menée sans merci par l’occupant israélien a donné lieu à une situation désastreuse pour les populations palestiniennes. Si au plan territorial, l’«État» juif voit sa superficie passer de 55% à 77% de l’ancienne Palestine, au plan démographique, 750 000 à 800 000 Palestiniens prennent la route de l’exil, fuyant ainsi les atrocités de l’armée israélienne.

Ces Palestiniens n’avaient désormais d’autre choix que d’aller s’exiler sous d’autres cieux.
Des camps de réfugiés sont en conséquence, construits en urgence, en Cisjordanie, dans la bande de Gaza mais aussi dans des pays voisins. Ces réfugiés et leurs descendants sont estimés à 7 millions, sans tenir compte des Palestiniens arabes de la diaspora qui ont acquis une nationalité étrangère.

Sur les 3,6 millions de réfugiés palestiniens que comptait le Proche-Orient en juin 1999, un tiers vivaient dans les camps, et plus de la moitié hors de Palestine, dont une majorité en Jordanie, premier pays d’accueil.

Y.O

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