Le procès qui réunit « démocrates » et « épris » de justice.

Le miracle n’était pas au rendez vous. Le procès, oui . Bouteflika non .

 

Pourtant , C’est son système, ses hommes , sa politique et sa signature que l’on a jugés autour d’un procès public quasi retransmis en direct par des moyens  » tolérés  » et où, faut il le concéder, la transparence était bel et bien présente.

Les accusés ont tous eu l’occasion de s’exprimer . Quitte à faire des révélations.

 

Le procès aussi inédit fut il , marquera à jamais  l’histoire de cette Algérie désertée par le bon sens et qui persiste à se chercher une justice dans ce contexte de tiraillements politiques présentés comme un passage obligé, presque naturel .

Au menu du désormais  » illustre  » tribunal de Sidi M’hamed d’Alger, deux puissants premiers ministres et une poignée d’autres ministres ainsi que des hommes d’affaires réputés, politiquement influents.

 

En marge de cette triste campagne présidentielle aux couleurs pâles et imprécises, le procès du siècle aura été celui de Bouteflika jugé par une espèce  de contumace, même si son frère et conseiller a néanmoins été traîné à la barre en sa qualité d’ex président de fait d’un pays qui se prédestinait à la dérive.

 

Abdelaziz Bouteflika n’a pas été cité.  Pourtant ce sont ses lois et ses mécanismes ainsi que toute sa politique qui étaient au banc des accusés.

 

Par delà les chiffres du préjudice causé au trésor, à coups de milliers de milliards de centimes , les 4 jours de ce procès auront ils en définitive suffi à déterminer la nature scélérate de ces lois adoptées par le système pour servir des intérêts étroits, ceux d’individus choisis en fonction de leurs couleurs politiques et des accords obscurs qui entouraient la manoeuvre afin de faire perdurer le règne de Bouteflika et celui de la gabegie ?

 

Trop court ce procès.  Il a surtout été question  de symbolique.  D’images  aussi. Le puissant Said Bouteflika debout en tenue de prisonnier, face à un juge aussi jeune que les acteurs du hirak est une image qui va marquer à jamais l’histoire du pays .

 

Les Algeriens découvrent Ouyahia, Sellal et les autres ministres, menottés et soumis aux règles communes à tous les justiciers .

Cela suggère dans l’esprit de beaucoup d’observateurs la fin d’une époque, la fin d’une partie de 20 ans.

 

Procès politique par excellence , n’est ce pas que le procureur lui même s’est permis de le rappeler en plein audience en criant que  » désormais C’est une justice de l’après 22 février  » .

 

Sous entendu , cette justice agit désormais au nom du peuple, au nom du hirak. Voilà ce que ce procès a finalement essayé de fournir . Une réponse au hirak . Une offrande au peuple.

 

Un gage de bonne volonté que la justice version Zeghmati tente de signer à la faveur de ces présidentielles qui peinent à trouver preneur auprès d’un peuple majoritairement opposé.

 

Le paradoxe de l’histoire dans cette hypocrisie ambiante nous est renvoyé par ces  » démocrates » qui applaudissent la justice quand elle leur offre Ouyahia ou un autre symbole de Bouteflika.

 

Ils savent pourtant que C’est cette même justice qui a jeté en prison Karim Tabbou, Bouregaa ainsi que de jeunes manifestants pacifiques.

 

ABN

 

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