La relance économique à la recherche de ses «rails»…

Sans jeu de mots, l’économie algérienne attend le…train.
L’embarquement se fera avec l’expertise des chinois.
D’ores et déjà et à la faveur de la récente visite du président Tebboune en Chine, un méga projet de production de wagons et équipements ferroviaires a fait l’objet d’une signature officielle entre une entreprise algérienne et deux géants chinois , reconnus Leaders dans ce domaine.
Il s’agit d’une joint venture entre la société de transport des produits de l’énergie (STPE) et les deux chinois , CCEC et CRRC .
Le président de la république avait fait savoir que pas moins de 6000 kms de lignes ferroviaires sont au menu de la stratégie de relance, laquelle s’articule essentiellement sur ce moyen de transport aux multiples dimensions dans un pays aussi vaste que l’Algérie.
Pratiquement tous les projets ambitieux et les méga chantiers ouverts dans les secteurs des mines et de leurs prolongements industriels dépendent de l’architecture de ces rails et des distances qu’ils peuvent assurer. Du nord au Sud et de l’Est à l’Ouest.
Il s’agit en urgence d’activer l’exploitation optimale du phosphate de Tebessa, les zinc et plomb de Amizour ( Béjaïa ) et surtout du fer de Gara Djebilet qu’il faudra transporter vers Béchar puis vers Oran.
Outre la dimension humaine qu’offre la couverture du pays en chemins de fer, il est surtout question de portée économique dans le sens où le transport par train des matières et marchandises constitue le meilleur moyen d’éviter les surcoûts et d’assurer une bonne avance en termes de compétitivité. D’autant que l’objectif final consiste à répondre à des besoins industriels domestiques tout en se portant candidat à l’exportation.
C’est dire que le lancement de ce vaste chantier ferroviaire est devenu une urgence capitale pour le pays. Économiquement et stratégiquement.
Désenclaver les points à fortes ressources passe obligatoirement par un taux de couverture ferroviaire dont la réalisation va assurément prendre du temps même si la démarche est censée privilégier de se lancer par tranches, selon ce qui ressort de la feuille de route qui se décline.
Pour l’heure, c’est la liaison de la mine de phosphate de Tebessa jusqu’au port de Annaba courant sur quelques 280 kms qui devra être lancée en premier.
Actuellement, l’Algérie dispose de près de 5000 kms de voie ferrée après l’entrée récente en service de la ligne M’sila-Boughezoul-Tissemsilt ( 780 kms ).
Au programme stratégique, il y a surtout les lignes Adrar-bordj badji Mokhtar ainsi que Ouargla-Tamanrasset qui devront faire de l’Algérie une porte d’entrée vers l’Europe pour toute l’Afrique.
S’agissant de la réalisation de ce vaste projet, l’Algérie a opté pour l’experience et l’efficacité des chinois . Même si officiellement le montant de ce marché n’a pas encore été annoncé sûrement dans l’attente des études nécessaires , il y a lieu de noter qu’en 2017 des experts estimaient à un million de dollars le coût du km de voie ferrée sur terrain plat.
l’Algérie qui compte faire intervenir le fer local en associant la mine de Gara Djebilet pour fournir cette matière pourrait réaliser de précieuses économies sur les coûts. D’ailleurs, le complexe d’El Haddjar est également annoncé comme partie prenante du projet après le récent redéploiement du groupe sidérurgique IMETAL.
La production des rails sera confiée au complexe d’El Haddjar selon les dernières décisions.
Le train n’attend pas….
A.A