Intégration de l’Algérie au BRICS: L’enjeu et les atouts…

Rêve politique ou réalité économique?

l’Algérie dispose-t-elle concrètement d’arguments suffisants pour prétendre à une place au sein de l’espace prometteur du BRICS , lequel regroupe des géants de l’économie mondiale ?

En tous cas la volonté a été officiellement déclarée par le chef de l’État , Abdelmadjid Tebboune qui en a annoncé la couleur même s’il ne s’est pas trop étalé sur la question.

L’annonce émanant de la plus haute autorité du pays, vaut engagement, mais suscite néanmoins des questionnements sur les prédispositions de l’économie algérienne à rejoindre un espace aussi puissant que le BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).

Ambition démesurée ou détermination rationnelle ?

Entre le scepticisme des uns et le réalisme des autres, le débat est lancé sur ce projet dont il semble  qu’il a déjà commencé à faire son petit chemin dans les couloirs silencieux d’une certaine diplomatie pas toujours bavarde.

Quels seront les atouts économiques que l’Algérie pourrait mettre en avant pour espérer une cohabitation parmi les géants du BRICS?

Outre son positionnement stratégique dominant le nord de l’Afrique , ce qui lui confère un atout de portail sur l’Europe, l’Algérie dont l’économie peine encore à se libérer des hydrocarbures- qui persistent à dominer sa croissance-affiche néanmoins un atout majeur : une indépendance financière.

Avec Zéro dette extérieure, elle se classe aussi, selon les rapports des deux institutions de Betton Woods, Banque Mondiale et FMI , deuxième en Afrique en matière de réserves de changes et ce derrière l’Afrique du Sud.

Par ailleurs , outre la puissance gazière qu’elle représente , se classant première sur le continent , elle a réussi à s’affirmer sur le plan de la sécurité alimentaire selon le programme alimentaire mondial qui la classe dans le lot des pays reconnus à l’abri de cette problématique.

En 2022 , le dynamisme reconnu à la compagnie Sonatrach qui a multiplié les investissements et les découvertes a permis à cette dernière de se classer 12 ème dans le lot des 15 majors de l’énergie.

Ce qui n’est pas négligeable dans l’échiquier énergétique mondial . La qualification des ressources humaines ainsi que le management de la première compagnie du pays se voient ainsi mondialement reconnus.

Plus important encore , c’est l’avenir de l’économie algérienne , du moins à moyen terme qui va motiver , voire intéresser les pays membres du BRICS. En effet, le statut de puissance minière de l’Algérie est en train de devenir une réalité aussi solide que le fer.

On fait officiellement état de l’existence dans le Sud-Ouest du pays ( Tindouf ) de pas moins de 3,5 milliards de tonnes de minerai de fer,  dans les mines de Gara Djebilet, dont les travaux de lancement ont été récemment inaugurés.

C’est l’une des plus importantes réserves de fer au monde. De quoi satisfaire le marché domestique et offrir un confort devises à l’export , à moyen terme.

Il est attendu jusqu’à 10 à 12 milliards de dollars de revenus d’ici quelques années , selon que le minerai soit revendu en l’état ou transformé. Ce potentiel est notamment susceptible d’intéresser les gros consommateurs de ce minerai, la Chine -qui est déjà engagée dans le projet- ainsi que la Russie , qui affiche un appétit croissant pour son industrie.

À l’Est du pays, c’est le vaste gisement de phosphate dont les réserves installent l’Algérie parmi les plus gros producteurs au monde de cette matière stratégique destinée notamment aux engrais et fertilisants agricoles . Des produits appelés à connaître de fortes pressions à l’échelle mondiale. Là aussi, c’est la partie chinoise qui est associée à l’effort d’exploitation aux côtés de deux filiales de Sonatrach.

Entre l’Est et l’Ouest du pays, l’Algérie s’engage dans le mégaprojet du TSGP, le fameux gazoduc de 4100 kms reliant le Nigéria à l’Algérie via le Niger.

Le projet estimé à environ 12 à 15 milliards de dollars pourrait être réalisé en 3 ans . Il permettra  l’acheminement du gaz vers l’Europe tout en renforçant le poids de l’Algérie dans la région.

Autant de données économiques qui expriment un potentiel objectivement prometteur , même si pour l’heure de graves retards sont accusés sur le terrain.

Forte du soutien stratégique aussi bien de la Chine que de la Russie, l’Algérie qui entretient d’excellentes relations avec l’Afrique du Sud pourrait en effet réussir l’épreuve d’admission au BRICS, sans grandes difficultés.

Il y a lieu de noter que ces pays formant le BRICS cherchent à rassembler leurs potentiels dans l’objectif de constituer un sérieux contre poids au G8 .

Contourner les directives pas souvent objectives aussi bien du FMI que de la Banque Mondiale constitue également une des préoccupations de cette alliance.

R.N

 

 

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