Du panel aux présidentielles: Le hirak pris de cours…

Alors que le panel de Karim Younes part « fort » des « encouragements » du commandement de l’armée et tente de recueillir l’adhésion, il reste particulièrement rejeté par la rue.

Il est vrai que certains partis et autres personnalités ont essayé de légitimer l’action de la structure de dialogue mais, la suspicion quant à son rôle, ses attaches et ses objectifs quant à la coloration des enjeux atttendus de cette démarche plonge la crise dans le blocage.

D’une part, l’armée qui ne cède devant aucune exigence ou revendication posée en mesure d’apaisement afin de donner du crédit au panel et partant susciter une plus grande adhésion et, en face, les manifestants regroupés autour de leurs mots d’ordre , campant sans relâche sur leur position dont le rejet du dialogue sous cette forme , le choix de ses animateurs et la suspicion sur l’organisation des présidentielles sous un gouvernement de Bedoui totalement rejeté.

Pourtant dans ce tumulte, l’armée semble y croire et veut y aller en osant le forcing du fait accompli : plein cap sur les présidentielles , vues par l’état major militaire comme unique et urgente solution de sortie de crise.

 

Celles-ci, aux yeux de Gaid Salah constituent un objectif presque de survie pour le pays et doivent ,selon lui , être impérativement organisées dans les plus brefs délais.

Le Général tient à la solution constitutionnelle et rejette toute forme d’alternative .

Il exclue toute période de transition dont il dit qu’ elle serait porteuse de dangers .

Point de négociation sur ces décisions que l’armée donne l’impression d’avoir définitivement prises.

Les semaines prochaines, à en croire le contenu du dernier discours de Gaid Salah seront consacrées à la préparation de cette instance d’organisation et de surveillance des élections présidentielles.

Accélérations de la cadence même si le commandement militaire refuse de prendre le risque d’annoncer un quelconque calendrier précis.

Tout indique que l’on s’achemine vers une option d’urgence qui espère la tenue des présidentielles avant la fin de l’année.

À ce titre, les jours à venir pourraient être décisifs en matière d’éclairages . Le hirak devrait répondre à ce qui semble le prendre de cours , tant qu’ il persiste à avancer sans structure ni organisation et surtout sans représentants choisis et ce, après 6 mois de mouvement.

Faudra donc attendre pour suivre la trajectoire du mouvement de la rue , et mesurer surtout la force de sa substance et le poids du nombre .

Ce n’est qu’à partir de ces décantations futures que se dégagera un tant soit peu, une vision objective d’un avenir disputé entre l’option de la démocratie et celle de l’influence militaire.

ABN

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