Déconfinement à risque : l’incohérence des décisions

L’équation qui fait perdre raison aux décideurs : d’une part , ils reconduisent les mesures de confinement jusqu’au 14 Mai et de l’autre, ils encouragent la réouverture des commerces.

Ce désordre annoncé intervient au moment où l’on enregistre plus d’une centaine de nouvelles contaminations toutes les 24 heures , ces derniers jours.

Les autorités qui n’appellent pas franchement à un déconfinement brutal laissent néanmoins entrevoir une attitude qui met en priorité de leur démarche, la détresse économique et la facture sociale consécutives à la crise sanitaire.

Peut-on déjà crier victoire en affichant les 432 morts et les 3517 cas enregistrés depuis le début de la pandémie ?

Qu’ est ce qui a bien pu pousser le gouvernement à oser un tel risque de relâchement notamment avec l’autorisation de reprise de commerces sensibles où le contact physique entre citoyens est difficile à éviter?

Il y a certes jusqu’ ici une lecture optimiste que renvoient les chiffres du bilan officiel, plaçant l’Algérie bien loin des scénarios catastrophes et des désastres enregistrés dans l’Italie voisine ou encore l’Espagne, mais pour autant, sommes nous déjà à l’abri ?

Aussi bien le ministre de la santé que les experts membres du comité scientifique de suivi de la crise Covid 19 restent prudents dans leurs prévisions et affichent leur crainte d’un retour désastreux dans le cas d’un relâchement général.

Curieusement, la balle est jetée aux citoyens . Ces derniers sont directement appelés à assumer leur responsabilité.  Une manière de désengagement  qui ne dit pas son nom, de la part des pouvoirs publics ?

Au tout début de la pandémie, l’Algérie avait, faut il le souligner fait preuve de promptitude et d’audace dans la prise de mesures immédiates touchant à la fermeture et interdictions de plusieurs activités.  Des décisions dures mais nécessaires.  Au bout de quelques semaines, les résultats de la démarche ont montré la justesse des décisions malgré les sombres scénarios de certains pseudo experts qui avaient prédit le pire.

Aujourd’hui et contre toute attente, ce même gouvernement se remet en cause, bafoue ses propres règles et s’en va prendre et faire prendre surtout des risques incalculables en encourageant les algériens à regagner certains espaces.

Difficile de suivre le raisonnement de ceux qui ont en charge les destinées du pays…

ABN

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