Choisi pour vous: Yémen, zone tampon, seule solution de MBS

Bel article sur les inquiétudes du royaume Saoudien en rapport avec la capacité de nuisance des missiles yéménites. Suivez le regard de notre collaboratrice Malika Oubraham.

 

Ce qui inquiète les dirigeants saoudiens ces jours-ci, c’est le lancement de missiles par le mouvement yéménite Ansarallah sur des cibles dans la ville de Riyad lors du sommet du G20, auquel participent les puissances économiques mondiales, en particulier les cinq États membres du Conseil de sécurité de l’ONU.

 

Le rédacteur en chef de Rai Al-Youm, Abdel Bari Atwan a déclaré dans son dernier article que « l’organisation par le Royaume de ce sommet est une bonne occasion pour renforcer sa position de puissance politique et économique majeure, mais malheureusement pour son leadership, il y a plusieurs facteurs qui ont transformé cette rare opportunité en un cauchemar : l’échec de son allié américain Donald Trump lors des récentes élections ; l’escalade de la guerre au Yémen ; de nombreux appels au boycott de ce sommet en raison de la violation des droits de l’homme en Arabie saoudite ; la propagation de Coronavirus qui en a fait un sommet “virtuel” grâce à la participation à distance ».

 

Selon Rai Al-Youm, les frappes de missiles yéménites ne sont pas exclues, compte tenu de l’escalade des attaques militaires d’Ansarallah contre des cibles dans les profondeurs de l’Arabie saoudite, en particulier dans la ville frontalière de Jizan, où de nombreux drones et missiles ont été envoyés il y a une semaine. Certains ont atteint leurs objectifs, en créant d’énormes incendies dans les installations pétrolières d’Aramco.

« Ce qui inquiète les dirigeants saoudiens ces jours-ci, ce n’est pas la baisse des revenus pétroliers et le recours à l’emprunt et à l’émission d’obligations pour couvrir leur déficit budgétaire. Par contre, c’est la guerre d’usure au Yémen qui est en train de basculer en faveur d’Ansarallah qui préoccupe Riyad. En outre, il se peut que le président élu américain Joe Biden tienne ses promesses pendant sa campagne électorale et arrête la vente des armes américaines avancées à l’Arabie saoudite jusqu’à la fin de la guerre au Yémen », a souligné Atwan.

 

Les relations saoudiennes avec la plupart, sinon toutes les administrations démocrates américaines ont été caractérisées par des tensions, et nous ne pensons pas que cette situation puisse changer avec la victoire de Biden aux récentes élections présidentielles. Ces relations pourraient devenir plus tendues si le gouvernement Biden décide de revenir à l’accord nucléaire et de lever les sanctions économiques contre l’Iran.

 

Reuters a révélé la proposition saoudienne d’établir une zone tampon le long de la frontière yéméno-saoudienne en échange de la formation d’un gouvernement de transition et du cessez-le-feu, lors de négociations de haut niveau entre les deux parties. La partie saoudienne affirme que cette initiative s’est effondrée après l’attaque d’Ansarallah visant à contrôler le gouvernorat de Maarib, riche en gaz, et à en chasser les forces pro-Hadi.

 

Cependant, il y a des rapports selon lesquels la partie yéménite a présenté une série de propositions lors de pourparlers bilatéraux, dont la clause la plus importante concerne la profondeur de la zone tampon. Elle a dit que cette zone devrait être créée de l’autre côté de la frontière en territoire saoudien et que la victoire d’Ansarallah et de ses alliés dans cette guerre devrait être reconnue.

Une source yéménite de haut niveau a déclaré que le texte du plan avait peut-être été divulgué à Reuters par les Saoudiens pour évaluer la réaction d’Ansarallah. Bien que la fin de la guerre ne soit pas dans l’intérêt du Yémen, sauf avec les conditions d’Ansarallah, ils ne permettront pas que cette zone tampon soit établie sur le sol yéménite et dans les villes et villages yéménites, car c’est une trahison de la cause yéménite et du sang des martyrs.

 

Rai Al-Youm ajoute en suite que « l’autre point, non moins important, est que le mouvement Ansarallah est devenu un bloc majeur dans l’axe de la Résistance dirigé par l’Iran, et il est surprenant que l’Iran encourage son allié Houthi à entrer dans des négociations avec l’Arabie saoudite après la victoire de Biden et la défaite de Trump. On sait que les Iraniens sont très patients dans les négociations et dans la situation actuelle, en raison de l’ambiguïté de la situation actuelle aux États-Unis, ils ne sont pas pressés de participer aux négociations ».

 

Ce que l’on peut déduire des plis de cette offre, c’est que les dirigeants saoudiens accordent une haute priorité à l’arrêt de la guerre avec le moins de concessions possibles, sans aucun égard pour les demandes antérieures qu’ils ont utilisées comme justification pour allumer la mèche de la guerre, il y a près de six ans, dont le retour au pouvoir du président démissionnaire Mansour Hadi, d’autant plus que des rapports ont émergé sur des différends avec leur allié émirati.

« Il nous est difficile de prédire les développements des prochains jours et mois liés à la guerre au Yémen, mais si le président Trump tente à nouveau de mettre en œuvre ses menaces de placer le mouvement Ansarallah sur la liste du terrorisme, alors il éliminera les chances de solutions pacifiques, élargissant ainsi le cercle de la guerre dont les flammes s’étendront vers la région du golfe Persique et même la Palestine occupée », a conclu Abdel Bari Atwan.

In ParsToday

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