Cet occident qui veut dominer l’Afrique: La résistance, version algérienne

Le Professeur d’Etudes Stratégiques à Montréal, Charles-Philippe David, dans son point de vue sur l’Afrique met tous les pays de ce continent dans la même enseigne.

Il affirme que le monde fait face à trois enjeux principaux : l’énergie, la défense stratégique et la mondialisation. Il souligne que l’Afrique est au carrefour de tout ça. Il explique que l’Afrique fait peur au monde occidental par son immense richesse se trouvant dans son désert du Sahara vaste de plus de 9 millions de kilomètres carrés en s’interrogeant : « vous a-t-on jamais parlé de la ressource extraordinaire que constitue le vaste désert du Sahara ?  Vous a-t-on jamais parlé de l’immensité des ressources en eau douce du sous-sol africain ?

De notre côté, nous affirmons que l’Algérie fait exception et elle n’est pas au carrefour, mais au cœur de tout ça. Nous expliquons par ce qui suit pourquoi l’Algérie fait exception et pourquoi elle fait peur .

Nous allons tout d’abord répondre aux deux questionnements posés par le professeur Charles-Philippe David :

1/l’énergie:

Oui nous connaissons les potentialités extraordinaires en ressources naturelles se trouvant dans le désert du Sahara Algérien vaste de plus de 2 millions de kilomètres carrés.

Outre le pétrole et le gaz, dont elle est le troisième fournisseur de l’Union Européenne en gaz naturel et son quatrième fournisseur énergétique total, l’Algérie recèle dans son sous-sol d’immenses gisements de phosphate, de zinc, de fer, d’or, d’uranium, de tungstène, de kaolin.

Véritable géant énergétique, l’Algérie, forte de 50% des réserves, de 48 % de la production totale et de l’impressionnant taux de 94 % des exportations de gaz naturel, n’a pas de rivale dans l’Afrique et la Méditerranée, où elle est classée premier producteur et exportateur de pétrole et de gaz naturel.

2/ l’eau :

Oui nous savons que la nappe de l’Albien se trouve en grande partie dans le Sahara algérien, elle est la plus grande réserve d’eau douce au monde. Elle contient plus de 50 000 milliards de mètres cubes d’eau douce, l’équivalent de 50 000 barrages comme celui de Beni Haroun qui se trouve à l’est du pays et qui alimente six wilayas limitrophes.

La nappe de l’Albien s’étend dans une zone presque deux fois plus grande que la France, entre la Libye, la Tunisie et majoritairement l’Algérie. La répartition territoriale est estimée à70%,pour l’Algérie : 20%pour la Libye et enfin pour la Tunisie : 10%.

Conscients de cette richesse phénoménale que constitue l’Algérie on s’acharne à la maintenir dans une position de réservoir mondial.

Le Professeur Charles-Philippe David, affirme« qu’il y a aujourd’hui des task force un peu partout, chargés d’étudier et de proposer des solutions qui permettront à ces nations de faire main basse sur les ressources mondiales, de s’assurer que quoi qu’il advienne, leur approvisionnement sera assuré. »

Que peut l’Afrique ? Se demande le professeur Charles-Philippe David.

Dans son analyse « L’Afrique, c’est 54 minuscules Etats écartelés entre la banque mondiale, le FMI, le club de Paris, le club de Londres, les vendeurs d’armes, les mercenaires, les médias occidentaux, etc. Ces États n’ont même pas eu le temps de reconstituer leur histoire, qu’ils tombent dans la mondialisation.

Que peuvent faire les présidents de ces États ?  Soit ils obéissent, soit ils sont écartés. La marge de manœuvre existe, mais très faible. L’occident a su mettre en place un vaste système pour gouverner le monde. Et jusqu’à présent, aucun pays n’est arrivé à tenir, excepté la Chine.

Regardez l’Amérique latine et dites-moi quel pays s’en sort ? Aucun. Que pensez-vous des pays arabes ? Aucun n’est réellement indépendant, même l’Arabie Saoudite. »

En effet, ce constat est réel, mais il y a un Etat qui résiste en Afrique, et défend ardument son indépendance : c’est l’Algérie.

Elle a échappé aux griffes duFMI, du club de Paris, du club de Londres, en remboursant ses dettes,elle prend le temps de reconstituer son histoire avec la réouverture constante et soutenue du dossier de mémoire avec la France coloniale,sa marge de manœuvre est grande car elle a pu tenir malgré tous les complots visant son unité nationale.

3/la défense stratégique :

L’état de déliquescence des armées est organisé à dessein affirme le professeur Charles-Philippe David. « On ne colonise pas une région en y laissant une armée forte. Les armées africaines ont donc été transformées en armées de répression intérieure que de guerre ou de défense intelligente.Pourquoi ? se demande-t-il :«Parce que nos nations ont besoin que vos armées se retournent contre vos peuples pour nous garantir l’accès aux richesses. Les États ne peuvent non plus avoir accès au financement militaire. Les Chefs d’État ont peur de financer l’armée parce qu’elle peut être retournée à tout moment et les renverser ».

Prenez par exemple, ajoute-t-il : « le cas de la défense anti-aérienne. Il n’y a quasiment aucun pays qui possède un système de défense équipé de missiles anti-aériens modernes. L’accès a été extrêmement verrouillé. Ce qui laisse le champ libre aux avions de reconnaissance occidentaux pour pénétrer les territoires africains en toute quiétude.  Et aucun pays n’a accès à des satellites capables de le renseigner sur les mouvements de personnes ou d’aéronefs suspects dans son espace aérien sans l’aide de forces étrangères. Tout cela est fait exprès pour créer de la dépendance et avoir des chefs d’Etats dociles.  Aujourd’hui, des pays comme les Etats-Unis, la France ou le Royaume-Uni peuvent détruire, en une journée, toutes les structures d’une armée africaine sans envoyer un seul soldat au sol… Rien qu’en se servant des satellites, des missiles de croisière et des bombardiers stratégiques. A mon avis cela ne durera pas longtemps. Les africains commencent par comprendre les enjeux ».

Cela est d’autant plus vrai, mais encore une fois l’Algérie fait exception car elle a compris l’enjeu depuis longtemps.

Selon Military Watch Magazine, l’armée de l’air algérienne est classée la première en Afrique. Dotée de l’une des plus grandes flottes d’Afrique, l’armée de l’air algérienne combine des quantités d’armements avec la modernité et un niveau élevé de formation du personnel d’une manière qu’aucun autre Etat sur le continent ne fait, a écrit le média spécialisé.

En matière de défense aérienne,si on additionne les S400, les S300 Pmu2 et les Pantsir Janus, déjà en service, et la commande confirmée selon le journal Jazairess faite par l’armée algérienne pour l’acquisition du système mobile de commandement anti-aérien appelé Acacia EM auquel s’ajoutent l’acquisition prochaine du système de défense aérienne et anti-missile de courte et moyenne portée Buk-M2,en plus de la commande passée selon le site Menadefense de quatorze avions de chasse Sokhoï 57, aux côtés de 28 Su-34 et Su-35, l’Algérie se retrouve avec une défense anti-aérienne parmi les plus puissantes au monde, probablement la plus avancée dans sa région.

L’Algérie souhaite donc se prémunir, selon des experts, contre non seulement toutes attaques, mais faire également barrage à une éventuelle salve de missiles balistiques intercontinentaux.

Ajouter a tous cela, l’Algérie a son Alcomsat-1 qui est un satellite de télécommunications placé en orbite géostationnaire le 10 décembre 2017. Cette expérience pourrait se développer certainement à d’autres fins.

4/ la mondialisation :

Ce concept a un but selon le professeur Charles-Philippe David: « garder certains pays comme sources d’approvisionnement en biens et ressources qui permettraient aux pays les plus développés de conserver leur niveau de vie. Les notions même de pays pauvres et pays riches sont biaisées.Autrement dit, le travail dur, pénible, à faible valeur ajoutée et impraticable en Occident sera fait dans le Tiers-monde. »

Pour moi, ajoute-t-il « l’indépendance signifie d’abord un certain degré d’autonomie. Mais, quand je vois que des pays comme le Sénégal, le Mali, le Niger, le Tchad ou la Centrafrique importent quasiment 45 % de leur propre nourriture de l’étranger, vous comprendrez qu’un simple embargo militaire sur les livraisons de biens et services suffirait à les anéantir. Sans oublier la dépendance militaire et monétaire. Mais cela ne s’acquiert pas subitement »

Sur ce dernier point, nous rejoignons l’avis du professeurCharles-Philippe David, effectivement la dépendance alimentaire, est le plus grand problème de tous les pays d’Afrique et du tiers monde y compris l’Algérie.

Le professeur Charles-Philippe David conclut son analyse sur l’Afrique par ce qui suit :« Tous les conflits dans le monde sont l’expression de jeux et lutte pour une ressource précise. L’Histoire nous démontre que la coexistence entre peuples a toujours été et sera toujours un rapport de forces. Le jour où vous aurez votre arme nucléaire comme la Chine et l’Inde, vous pourrez vous consacrer tranquillement à votre développement. »

Sur ce dernier point, nous disons que l’Algérie n’a nullement besoin de la bombe atomique pour se consacrer tranquillement à son développement, il suffit tout simplement d’exploiter comme il se doit ses potentialités agricoles pour assurer aisément une indépendance alimentaire et éviter d’éventuels embargo comme moyen de pression.

Quant à l’indépendance militaire et monétaire, cela ne s’acquiert pas subitement certes, mais chez nous en Algérie les générations futures de la nouvelle Algérie dont les contours irréversibles ont été tracés par le mouvement pacifique Hirak,s’attelleront impérativement dans une Algérie libre et démocratique malgré tous les obstacles, à atteindre cet objectif, comme l’ont fait leurs ancêtres qui ont atteint l’objectif de l’indépendance nationale malgré la puissance coloniale soutenue par l’OTAN.

A bon entendeur…

Docteur Rafik Alloui

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