Ammar Belhimer évoque la question des frontières avec le Maroc : « l’Algérie n’était pas responsable de cette situation ».

La réouverture ou non des frontières (terrestres) algéro-marocaines fermées depuis 1994 continue de susciter un vif débat des deux côtés donnant lieu à un malaise diplomatique entre les deux pays .

Une situation envenimée aussi par les incessantes demandes officielles marocaines pour la réouverture (du côté algérien) des frontières terrestres fermées depuis 1994. Des sollicitations sans trop d’échos du côté algérien car comme rappelé plusieurs fois par les plus hautes autorités algeriennes, la question des frontières est liée surtout au préalable des excuses que le Maroc devrait d’abord présenter à son voisin. Le dossier du sahara occidental étant officiellement une affaire de l’ONU.

«La demande de la réouverture des frontières par les responsables marocains ne suffit pas, car ces derniers doivent avoir de bonnes intentions et prendre les mesures nécessaires pour cesser les atteintes et les crimes à l’encontre de l’Algérie aux frontières, notamment le trafic des armes et de la drogue» a fait savoir Ammar Belhimer, ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement dans un entretien à Arabi Post paru ce samedi 10 avril rappelant que « l’Algérie n’était pas responsable de cette situation ».

A propos des agriculteurs et paysans marocains exploitant des terres algériennes dans la wilaya de Bechar, auxquels l’Algérie a demandé d’évacuer les lieux, le ministre de la Communication, a mis en avant que l’Algérie «possède un droit souverain absolu pour disposer de ses terres, dont la récupération des régions exploitées illégalement par des étrangers».

Quoique les frontières communes entre les deux pays soient transformées en «des issues préférées pour la contrebande», «des mesures ont été prises à cet effet pour mettre fin à ces pratiques dangereuses visant la sécurité et la stabilité de l’Algérie», a soutenu le ministre, rappelant que «ces citoyens marocains, bien qu’ils exploitent des terres algériennes depuis des années sans la moindre contrepartie, ils payent, en revanche, les impôts pour leur pays».

Tout a commencé en août 1994. Déjà l’Algérie affrontait à l’époque un terrorisme sanguinaire et la situation économique et sécuritaire particulièrement difficile. Cet état de fait n’a pas empêché le royaume marocain à lâcher son voisin et le charger d’accusations gravissimes.

Ainsi après un attentat à Marrakech, le royaume rendait responsables les services de renseignements algériens et fermait ses frontières. Alger décidait alors de fermer sa longue frontière de 1 500 km avec le royaume.

Une décennie durant laquelle, l’Algérie, s’est retrouvée entièrement isolée y compris de la part de ses voisins. Une décennie durant laquelle l’Algérie, a combattu, à elle seule, oui, à elle seule les affres du terrorisme.
Aussi, il est bien judicieux de rappeler aux Marocains, à moins qu’ils fassent semblant de l’ignorer, qu’au moment où l’Algérie « était en feu et en sang », qu’ils étaient directement impliqués dans l’appui au Groupe islamique armé (GIA)» durant les années 1990 en Algérie, selon les révélations faites en 2019 par un ancien directeur de la chaîne qatarie, El Jazeera.

Bien avant cela, feu Hassan II, avait exercé « un chantage » sur l’Algérie en négociant la remise aux autorités algériennes du terroriste du GIA, Abdelhak Layada, contre… le Sahara Occidental. «Donnez-moi le Sahara, je vous donne les GIA », avait-il lancé, sans scrupule aucun.

Le responsable terroriste n’a été remis aux autorités algériennes que six mois après son arrestation à Oujda, localité frontalière où il avait élu domicile, sans trop s’inquiéter.

Les temps passent, les écrits restent. Mais force est de constater que les Marocains ne s’en remettent que rarement…à leur passé.

Y.O

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