Affaire des 17 manifestants pour la promotion de la langue amazighe: Le verdict sera rendu le 10 janvier par la cour de Bouira.

 

Ils sont poursuivis sous les chefs d’accusations: Attroupement non armé, incitation à attroupement, destruction des biens d’autrui , coups et blessures volontaires, atteinte à la sécurité publique .

Après un report à 4 reprises, sur demande de la défense, aujourd’hui jeudi 27 décembre 2018, s’est tenu le procès de manifestants, arrêtés par la police lors de la marche du 13 décembre 2017, qui a eu lieu au niveau de la ville de Bouira. Une manifestation qui a duré trois jours au lendemain du rejet de la majorité parlementaire d’un article de la loi de finance relatif au financement de la promotion de la langue amazighe. Les manifestants ont réclamé la généralisation de l’enseignement de la langue amazigh, après qu’elle soit devenue langue officielle, mais sur le terrain rien n’avait été fait tout autant que la consécration de Yennayer comme fête nationale. Condamnés en première instance, ces manifestants pour la plus part des étudiants et lycees , ont écopé de peines allant d’une année à deux ans de prison fermes assortie d’une amende de 20.000 DA.

Lors du procès, les prévenus ont tous nié les griefs retenus contre eux et leur arrestation est intervenue pour la plus part le lendemain de la marche, parfois après que des policiers aient vérifié leurs identités et en se basant sur les lieux de résidence notamment la région berbérophone. Lors de la plaidoirie Maître HACHOUR a souligné la gravité des arrestations de certains prévenus dont leur tort est de se trouver dans la rue en compagnie de leurs collègues ou amis. « c’est très grave, personne n’est à l’abri d’une arrestation et d’être poursuivi pour attroupement. Des membres d’une famille nombreuse qui sortent dans la rue peuvent être arrêtés pour attroupement et présentés en justice. Pour Maitre Larbes Nacer « Nous regrettons le manque de professionnalisme de la police judiciaire qui n’a pas déterminé les responsabilités de chacun, dans le PV officiel transmis à la justice. En plus de l’arrestation des prévenus sur la base de régionalisme et son appartenance ethnique à la kabylie.

C’est devenu une chasse aux kabyles pas un dossier pénal. Mustapha Bouchachi relève « .le recours à ce genre d’arrestations ne pourra que créer un grand fossé entre le citoyen et la loi. Est-ce que nous consacrons l’état de droit en présentant un nombre de prévenus sur la base de leur appartenance à l’amazighité?
Le parquet a demandé la confirmation du verdict du tribunal de Bouira. On en saura davantage le 10 janvier 2019.

Abdellah DEBBACHE

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