Absentéisme et manque de productivité, un casse tête des entreprises pendant le ramadhan

En ce mois de ramadan, le constat est amer: ce sont pratiquement presque toutes les administrations et entreprises qui se vident de leurs employés.

«L’hémorragie» a débuté avec les premiers jours de ce mois de carême.
Le manque de sommeil qu’affichent certains employés plombe l’activité au sein des administrations et des entreprises. Certains patrons prennent les devants et mettent leur personnel en congé, alors que d’autres cherchent des solutions pour tenter de maintenir le rythme de productivité.

Le laisser-aller, et l’absentéisme ont atteint un pic intolérable. Force est de constater que le ramadan est en réalité un mois de congé officieux pour la plupart des employés.

Il est vrai que «le congé» est un droit garanti pour tout fonctionnaire dépassant les six mois dans un même poste, cependant, le fonctionnaire algérien préfère parfois s’offrir un congé en cette période, sans le moindre souci de la continuité du service.

Communes, postes, administrations, agences de prestation de services, hôpitaux, aucun secteur n’échappe à la règle. Dans la plupart des cas, seulement 50 % des personnels sont présents, chacun à son poste.

Pour de nombreuses entreprises et administrations, ce mois s’est quasiment transformé en un mois où le rendement des travailleurs est nul si toutefois ces derniers sont à leur poste évidemment. Le traitement des dossiers des citoyens par certaines administrations est reporté après le ramadan.

Au siège des communes, le constat est éloquent.
Bon nombre de services travaillent ainsi, « au ralenti ». Un silence magistral règne en maître. Aucune comparaison avec le brouhaha habituel. Il faudrait se contenter du minimum durant ce mois. Effectivement, durant Ramadhan, il est constaté une baisse de régime. D’abord parce que, les gens veillent et de ce fait, n’ont pas les capacités de travailler comme ils le font d’habitude d’une part.
Deuxièmement, les horaires du travail sont écourtés. C’est un énorme gâchis. Autre phénomène récurrent pendant le mois de carême: l’abus de congés de maladie.

Á en croire quelques chiffres recoupés ici et là, ce sont un peu plus de 10 000 fonctionnaires à obtenir un congé de maladie dès les premiers jours du mois de Ramadhan, afin de s’offrir du repos à la maison loin de la pression du travail.

Les administrations, les entreprises et autres secteurs d’activités ne sont pas les seuls à se «vider » de leurs personnels durant ce mois.
Les salles des rédactions des quotidiens d’information aussi.

Un petit tour à la maison de la presse Tahar Djaout en ce mercredi 15 mars, correspondant au troisième jour du Ramadhan, renseigne sur ce phénomène d’absentéisme. « Bon nombre de mes éléments ont préféré tous partir en congé au même moment. Au niveau de notre rédaction, l’on se contente de faire avec les cinq ou six journalistes et photographes disponibles. On n’avait le choix que d’accepter les congés annuels, car dans le cas contraire, ces journalistes seraient partis en congé sans solde. Et dans les deux cas, c’est la rédaction qui se vide », a avoué un rédacteur en chef d’un quotidien francophone.

Un journaliste, par contre, a estimé «inconcevable» le fait de ne pas « avoir une conscience professionnelle ».
« Jeûner n’est pas un prétexte de déserter sa rédaction ou son lieu de travail d’une manière générale », a-t-il asséné « complètement perdu » dans les dépêches APS et AFP traitant les derniers événements du week-end en relation avec les tensions Israël-Iran, la situation au Sahara Occidental où l’armée sahraouie mène quasi quotidiennement des attaques contre des positions de l’armée marocaine et le sommet très attendu entre le président US Joe Biden et son homologue russe Vladmir Poutine.

Y.O

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