Tebboune défie le FMI et le renvoie à ses propres contradictions

S’il reconnaît sans détours les lenteurs qui marquent certains aspects des réformes économiques notamment celles liées au système bancaire et financier , Abdelmadjid Tebboune semble épingler le puissant FMI.

La toute récente rencontre avec les deux journalistes choisis aura été l’occasion pour le président de la république de réaffirmer sa ferme détermination à ne point conduire le pays vers un endettement extérieur . Pas question de recourir à cette option , laisse -t-il entendre et d’ajouter que le FMI se laisse contredire dans sa propre philosophie.

Tebboune rappelle que cette institution est connue et reconnue pour le principe de base auquel elle a toujours appelé, à savoir la nécessité de mener de profondes réformes structurelles. Sauf que dans ses recommandations pour l’Algerie, ce même FMI considère que ces réformes ne sont pas opportunes , fait remarquer Tebboune qui marque son étonnement en soulignant que cet avis n’est pas forcément partagé par la banque mondiale qui, elle,  voit positivement la conduite économique du pays.

Le président prend à témoin le rapport de la Banque Mondiale qui relève les capacités de resilience de l’économie nationale dans ce contexte mondial délicat et qui va même jusqu’à prédire une croissance de plus de 2% pour la fin de cette année.

Tebboune met la barre au dessus des 4% en s’appuyant sur certains chiffres dont il veut faire des arguments d’ambition. Il rappellera son cher principe d’autonomie en excluant tout endettement extérieur en se basant sur les équilibres financiers réalisés notamment au niveau de la balance des paiements.

Il explique que les besoins du pays en importations sont totalement couverts par nos exportations. Et d’insister que  » sans puiser dans nos réserves de changes nous avons réussi à assurer toutes nos importations qui ont été ramenées de 60 milliards à 30 milliards de dollars sans pour autant créer la moindre pénurie  » .

Le président de la république cite également la richesse intérieure produite par l’agriculture à hauteur de 25 milliards de dollars soit , plus que ce que représentent les hydrocarbures dans la part du PIB . Et c’est une première selon lui tout en soulignant l’autre fait commercial réalisé : le niveau des exportations hors hydrocarbures qui a dépassé les 3, 6 milliards de dollars , chiffre jamais atteint et dont il est attendu un objectif de 4 à 4, 5 milliards vers la fin de l’année.

Abdelmadjid Tebboune marque son désaccord avec la vision du FMI dans le portefeuille duquel l’Algérie avait engagé pas moins de 5 milliards de dollars à titre de contribution, souligne le chef de l’Etat .

Quand l’Algerie a pris volontairement l’initiative d’engager des réformes structurelles , cela semble ne pas agréer le FMI . Ce dernier donne l’impression de tout entreprendre pour nous inscrire à son registre comme emprunteur. C’est en gros en ces termes que Abdelmadjid Tebboune a plaidé en faveur d’une économie sans dettes mais surtout d’un État qui veut maintenir à tout prix sa pleine souveraineté.

Jusqu’ici pourtant, l’alternative aux hydrocarbures peine à trouver sa voie. Si l’Algérie est aujourd’hui à l’abri de la dette, les cours du pétrole continuent à faire l’essentiel de nos… Politiques.

ABN

 

 

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