Syndrome du port de Beyrouth: Tebboune avait tiré la sonnette d’alarme sur les dangers des ports secs

Le président de la république avait tiré la sonnette d’alarme dès le 14 juin dernier au cours d’une réunion du conseil des ministres.

En pointant du doigt les dangers sur la sécurité et la souveraineté que pouvaient représenter les ports secs dans leur mode de fonctionnement , Tebboune avait ordonné la fermeture immédiate de ces espaces qui ne remplissent pas tous les critères sécuritaires .

C’est à ‘l’évidence la première fois qu’un président de la république aborde dans le détail  un sujet aussi délicat , celui des ports secs .

Quelques semaines plus tard, les explosions du port de Beyrouth semblent survenir pour conforter cette préoccupation du président de la république qui veut revoir la réorganisation de ces espaces.

Tebboune avait parlé de risques pour la securité, en ce sens où le contenu de ces milliers de containers n’est pas toujours identifié.

 

Armes, drogues, matières dangereuses, produits avariés, produits pyrotechniques ou tout simplement des containers chargés de marchandises autres que celles déclarées, ce sont là autant de marchandises prohibées qui ne peuvent être importées qu’en empruntant les circuits des espaces douaniers sous le régime des ports secs.

Le danger est réel. Tout autant que la complicité.

Tous les trafiquants, contrebandiers ayant  » qualité  » de commerçants importateurs ainsi que tous les fraudeurs en tous genres , le savent parfaitement : le meilleur moyen d’introduire sur le territoire national des marchandises interdites C’est celui d’opérer via les ports secs .

Les douaniers ne peuvent l’ignorer .

Les ports secs, ces grands espaces créés pour servir de prolongement aux ports maritimes qu’ ils sont censés désengorger et soulager de la charge des flux de marchandises, font des vagues en matière de trafic et de fraude en tous genres.

Les multiples scandales recensés dans le pays sur le segment des importations se sont quasiment tous déclarés au niveau des ports secs .

Pour la simple raison que les containers arrivant par voie maritime débarquent scellés  du bateau et sont acheminés directement par voie terrestre vers les ports secs . Donc entre le port maritime et le port sec , aucun contrôle n’est effectué sur les containers importés et qui vont être accompagnés sous le régime douanier appelé DSTR (declaration simplifiée de transit routier).

Les containers quittent la zone du port maritime sans être systematiquement ouverts ou contrôles  et rejoignent les ports secs.

Ce mode operatoire etait techniquement destiné à servir de mesure de facililitation au profit des opérateurs .

Dans les faits et tel que le montrent les statistiques cet avantage a ete souvent detourné par les fraudeurs qui en ont fait un moyen privilegié pour s’adonner à divers trafics.

En effet, au niveau des ports secs la vigilance et la rigueur ne sont pas aussi vives que dans le port maritime.

La manoeuvre de fraude qui ne requiert pas l’association de plusieurs complicités trouve un terrain propice à la fausse déclaration.

Il est surtout question ici de fraude sur l’espece. ‘L’importateur indélicat déclare une marchandise autre que celle importée afin de contourner les taxes et autres droits de douanes. Parfois la fausse déclaration porte sur le poids et la quantité des produits importés.

Pourtant au niveau des ports secs , les divers frais ainsi que ceux liés aux services d’entreposage et de gardiennage , de manutention sont reputés excessivement elevés par rapport à ce qui se pratique au niveuu du port maritime.

Mais les fraudeurs trouvent  néanmoins leurs comptes . Non sans complicité .

Ils n’ont de  » secs » que l’appellation technique, ces ports sont des sources de flots et de vagues qui touchent concrètement aux intérêts du pays.

Les statistiques sur les saisies er les gros scandales  montrent bien que les ports secs ont servi comme alibi réglementaire à un certain trafic.

 

Karim. A

 

 

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