Soumia Salhi, militante féministe:«Il nous faut des textes égalitaires qui respectent la dignité des femmes »

L’Algérie à l’instar des pays du Globe, célèbre ce lundi, la Journée internationale de la femme.

Pour l’Algérienne que peut-on dire à l’occasion quant à son épanouissement et sa participation effective dans l’édification de l’Algérie ? «Beaucoup de choses sont faites et beaucoup restent à faire » pour la condition féminine en Algérie », répond Soumia Salhi, militante féministe.

«Le chantier pour les égalités reste ouvert, ici et ailleurs, d’où les militantes réfléchissent, agissent et s’organisent pour des conditions meilleures, pour un environnement et un milieu, qu’il soit familial ou au travail, afin que la dignité de la femme soit respectée », a-t-elle en effet relevé lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale.

Rappelant que « toutes les Constitutions de l’Algérie indépendante consacrent l’égalité des droits de la femme », Soumia Salhi, a cependant déploré le fait qu’à l’évidence, c’est le contraire qui est constaté.
« La réalité des femmes est faite toujours de discrimination. Une réalité qui souffre des conditions objectives pour asseoir ce principe d’égalité », soutient à ce propos, l’ancienne présidente de la commission des femmes travailleuses de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA),

Malgré le fait, a-t-elle explicité, qu’en Algérie des droits égaux sont reconnus aux femmes dans les textes législatifs en conformité avec l’article 32 de la Constitution, il y a lieu de noter que «l’exception notable des droits de la femme dans la famille qui consacre la pérennité de l’oppression contre la femme » reste de mise.
Parité, n’est pas égalité .
«La famille demeure un espace privé difficile d’y pénétrer, que ce soit dans la problématique de la violence ou toute la problématique liée aux droits de la femme dans la famille », appuie la militante féministe.

Pour réaliser la conformité du réel aux textes, Mme Soumia Salhi suggère qu’au-delà d’une certaine dialectique entre le texte et le mental, il faut changer la mentalité car l’un ne va pas sans l’autre.
« La promotion des droits de la femme a besoin de lois égalitaires justes et a aussi besoin d’action », souligne-t-elle insistant sur le rôle des médias et le secteur de l’éducation pour changer les mentalités.

« Le rôle de l’Education est aussi prépondérant dans l’apprentissage et la promotion de ces droits », argue-t-elle.
« Et sur ces deux volets beaucoup a été fait, mais beaucoup reste à faire », reconnait-elle, toutefois, elle stigmatise « cette image réductrice de la femme objet, bonne au ménage et à la cuisine, véhiculée par le manuel scolaire qui rendaient (dans les années 1970) le statut réducteur de « la mère à la cuisine » ou « à la fenêtre derrière un barreaudage ».

De là, dit-elle, beaucoup reste à faire à la fois dans le domaine de l’éducation et dans le domaine de la politique publique, renouvelant son engagement en dépit de sa retraite et de continuer à « revendiquer l’égalité que ce soit par le truchement des quotas parce que la situation n’est pas égalitaire » et critique la parité que porte le discours politique aujourd’hui appréhendant « un effet d’annonce ».

Y.O

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