Rebrab se sépare du journal Liberté : Il le vend à Abrous , son ancien directeur

La transaction…

Abrous Outoudert revient au journal Liberté en tant que propriétaire.

Il détient désormais 60% du capital du journal et devient ainsi associé majoritaire et ce à la faveur d’une démarche  discrète ayant abouti à une  transaction avec Issad Rebrab le désormais ex propriétaire de ce quotidien.

En réalité , dans cette affaire , c’est Issaad Rebrab qui espère en sortir gagnant . Non point sous un angle financier mais plutôt pour des considérations plus larges. Et tout semble indiquer que Abrous qui a quitté en 2018 le journal dans lequel il a passé l’essentiel de sa carrière   , n’a aucunement affiché d’ambitions pour un tel retour.

Rebrab avait toute latitude de vendre son journal à d’autres potentiels repreneurs. Non. Il a preféré opter pour Abrous . Et c’est en cela que cette transaction prend une toute autre signification. Politique plus que commerciale, cette  cession  fait ressortir un point majeur qui a dû la motiver. Elle repose sur un capital confiance . Mais surtout , Rebrab cherchait en particulier à envoyer un signal fort aux hautes autorités du pays. Histoire de montrer qu’il se désengage totalement de la gestion de liberté et qu’il ne serait plus cet homme que l’on désignerait coupable d’avoir dicté ou influencé telle ou autre publication ou ligne éditoriale qui irait à l’encontre de la politique des pouvoirs publics.

Rebrab signe ainsi son retrait du journal et il tient à ce que cela soit interprété comme une concession politique. Il ne veut plus être tenu comptable de ce qui s’écrit à Liberté  .

Mieux encore, en optant pour un repreneur du nom de Abrous, il escompte ainsi se retrouver dans les bonnes grâces de ceux qu’il pense être à l’origine des blocages de ses projets.

À ce titre, Le choix de Abrous n’est pas fortuit.

Cependant, il est curieux de relever quelques questionnements d’ordre purement économique. Comment peut-on accepter de racheter un journal qui affiche des déficits chroniques relevés ces 5 dernières années?  Des déficits qui oscilleraient entre 8 à 20 milliards de centimes par exercice.

En plus d’une situation financière critique notamment dûe à l’absence de recettes publicitaires aggravée par une masse salariale qui absorbe toute possibilité de redressement.

Dans ce contexte, il faut noter qu’objectivement Liberté n’est pas sain financièrement ‘d’autant que ses ventes ont gravement chuté puisque l’on fait état de pas moins de 30 à 40% de taux d’invendus sur un total de tirage qui ne dépasse pas les 40.000 unités.

Liberté est devenu une machine à charges. En plus d’être interprété comme la source à problèmes que pense vivre le patron de cevital.

Étrangement Abrous se lance dans un véritable challenge. Débourser , voire accepter de jouer un poker environ  28 milliards de centimes qui représentent les 60% de parts à acquérir.

Devant cettte situation qui n’inciterait pas aisément à une telle transaction , il n’y a qu’un seul scénario plausible. Probable que Abrous et Rebrab ont trouvé un compromis de vente qui prévoit un contrat sans apport immédiat  de numéraire. C’est à dire que Abrous prend le contrôle du journal sans obligation de faire des apports immédiats en numéraire. En s’engageant plutôt à trouver des moyens de renforcer les recettes du journal et de comptabiliser au fur et à mesure ses progrès comme étant des parts de capital.

Au final, il se pourrait donc que Abrous n’ait rien à débourser. Du moins pas en numéraire…mais plutôt à la faveur de la manne publicitaire qu’il engrangera. Et bien entendu au prorata des services en termes de lobbying qu’il rendra au groupe cevital pour chaque projet débloqué.

Il doit sûrement exister une clause contractuelle pour un tel compromis qui réunit les deux hommes. Une sorte d’acquisition formalisée presque à crédit au profit de Abrous.

Pour l’heure , Abrous arrive au journal alors qu’un plan de compression de plusieurs dizaines de travailleurs est annoncé. Celui ci vient s’ajouter à une quarantaine d’employés forcés au départ à la retraite en vertu d’une liste déjà déposée à la caisse des retraites. De jeunes journalistes n’ayant pas atteint l’âge légal de retraite y figurent.

Désormais, dans ce subtile jeu d’écriture  , Liberté compte trois associés. Abrous majoritaire, Rebrab en seconde position et enfin Ahmed Fattani avec une participation minime.

ABN

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