Quand Cevital justifie une opération d’export: Débordement à l’huile

Le groupe Cevital s’est senti obligé de pondre un communiqué pour se  « justifier» sur une opération à première vue , purement commerciale. Voire , presque banale .

Un communiqué qui dégage la forte impression que son rédacteur se fixe en position défensive en des termes très peu appropriés.

Pourquoi un communiqué ? Et qui en  sont  les véritables destinataires ? Les consommateurs algériens ou les pouvoirs publics ?

S’il réussit à s’affirmer comme groupe économique de premier rang , dépassant largement tous les concurrents dans son domaine , Cevital ne peut prétendre aux bons points, en matière de communication. En tentant de s’expliquer , il s’enfonce.

Était il opportun stratégiquement de réagir aux commentaires publiés sur les réseaux sociaux ? Une démarche qui surprend, tant elle exacerbe les questionnements et interpelle par son caractère totalement injustifié , s’agissant d’un groupe industriel censé accomplir la  mission pour laquelle il existe. Le plus naturellement .

Pourquoi cet air de culpabilité ?

La lecture du communiqué rendu public laisse à penser que le premier groupe algérien adopte une attitude presque d’excuses pour avoir exporté en France de l’huile de tournesol .

Le ton utilisé dans ce texte renvoie à des soupçons d’hésitation trahissant ses rédacteurs quant au but recherché. Justifier une opération d’export ? De surcroît sur la France en ces temps de turbulences mondiales sur les produits de large consommation ?

À qui s’adresse le communiqué ? Aux acteurs des réseaux sociaux qui ont signalé la présence de bidons d’huile Fleurial dans les supermarchés du pays d’un Macron fraîchement réélu ?

Le texte donne l’impression de défendre une opération d’exportation « clandestine» au profit d’un  destinataire « hostile» et s’en va même jusqu’à rappeler que la nature de cette huile est déclarée libre de toutes restrictions!

Au delà de ce ton impératif emprunté aux couloirs de la tour de l’illustre groupe,  le rédacteur a fait preuve également de maladresse en insistant sur le caractère légal de l’opération. Qui a dit le contraire ???

Par contre , et quand bien même cette huile n’est pas frappée de restrictions à l’export du fait qu’elle n’est pas adossée au système de subventions , son exportation n’est pas totalement permise. Probablement qu’elle est juste tolérée,  à titre exceptionnel .

Dans la philosophie économique en vigueur actuellement, il est dit que tout produit importé ne peut et ne doit point être réexporté.

En clair , c’est la réexportation qui est en voie d’être interdite. Non pas parce que le produit est forcément et uniquement subventionné. Mais plutôt parce lors de son importation de base , ce sont des devises de l’Etat qui y ont été engagées et mises à la disposition de l’opérateur. 

Alors que pour la réexportation de ce même produit, c’est  l’opérateur qui  profite seul, et en exclusivité des devises générées par l’opération. Suivant l’objectif affiché par les plus hautes autorités du pays , si les devises sortent,  elles doivent impérativement profiter au marché .  Et non pas  exclusivement à l’opérateur. 

 Cela explique en fait pourquoi  cette  attitude commerciale à double flux ,  a incité les décideurs à verrouiller ce genre de pratiques. Sauf si , est-il précisé, l’opérateur utilise ses propres ressources en devises pour importer. Libre à lui , par la suite de décider de la réexportation tant que le produit ne figure pas dans la liste entrant dans le cadre de la sécurité alimentaire.

Le communiqué du groupe Cevital n’avait point sa raison d’être dans ce contexte. Le bon réflexe aurait dicté une toute autre attitude. Éviter la publicité et la polémique.

Mohamed.A

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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