Mourir en mer , un naufrage politique: les pouvoirs publics ne se  » mouillent  » pas!

Naître en Algerie . Mourir en mer ! Le drame ! Encore un ! C’est presque tout un peuple qui fuit cette Algérie. Ceux qui ont eu l’audace de se jeter à la mer , chargés de misère et de mal vie , vidés de tout rêve et d’espérance ont pris le large sans se retourner ni se poser de questions . Pour eux , quitter l’Algérie dans ces conditions aussi dangereuses ne représente qu’un ultime sursaut de goûter au minimum de bien être et prétendre à une vie meilleure.

Celle qu’ils pensent trouver ailleurs que dans « l’enfer » qui les a vus naître. L’au delà pour eux se trouve dans cet horizon bleu qui a souvent occupé leur regard lointain . Un au-delà qui pourrait être, et ils l’acceptent quand même, un début de fin pour un rêve collé à l’autre rive .

La mort à fuir. La mort à atteindre . Ils le savent. Se considérant plus morts que ce qu’ ils endurent. Nourrissons , enfants, hommes et femmes , parfois des familles entières ! On quitte un monde pour un autre ! Un cauchemar pour un rêve ! Quitte à trouver affronter les pires des scélérates des mers et à succomber de tentative plutôt que de misère et de horga. Ainsi va le message de la harga. Les chiffres réels n’existent pas mais la symbolique d’un tel acte est suffisante pour traduire le naufrage de toute une politique. D’un système. D’un pays . Et surtout de discours . Fuir un pays regorgeant de tant richesses est la meilleure preuve d’une flagrante injustice. Un échec plein ! Dans le lot de ceux qui affrontent les flots des mers déchaînées, des jeunes qui n’ont connu au bout de leur vingtaine d’années qu’ un seul système. Un seul président. Et aucune destinée. Qui devra assumer ces morts ? L’échec porte un nom .

Hier encore 20 herrags dont des enfants sont morts au large d’Oran. .Au mois de septembre pas moins de 200 harragas, candidats au projet suicidaire ont été interceptés en une seule nuit. Annaba , Boumerdes , Tenes, toutes les voies sont exploitées pour tenter le départ. La plage Cap Falcon reste le lieu de l’embarcation le plus prisé par les harragas et Ain El Kerma (coté ouest d’Oran) et Ain Franin (Est d’Oran). Au début du mois de décembre, les éléments de la gendarmerie nationale ont arrêté un réseau de passeurs d’émigrés clandestins par mer et saisi une embarcation dotée d’un moteur et des gilets de sauvetages.

Le monde observe ces flux qui fuient une terre devant être l’une des plus fertiles et des plus généreuses du continent. Le naufrage est ailleurs . Et il est politique. Il est également le produit de l’impunité.

Abdallah Debbache / Karim. A

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