Mohamed Djemai, Mouad Bouchareb : leur guerre divise le FLN

Avec violence et sans aucune forme de retenue , l’un des plus hauts personnages de l’Etat Algérien, le président de la chambre basse , Mouad Bouchareb se fait malmener dans son bureau par ses propres alliés d’hier, des députés FLN qui n’ont pas hésité à faire usage de la force pour tenter de le déloger.

Effet boomerang contre le président de l’assemblée qui avait succédé dans des conditions scandaleuses à Said Bouhadja écarté par la force, de son poste ,par les mêmes frondeurs d’aujourd’hui.

Dans cette guerre ouverte entre Bouchareb et Mohamed Djemai nouvellement élu à la tête du FLN les enjeux sortent du cadre de l’assemblée et tentent de s’aggriper maladroitement au mouvement populaire .

La destitution visée du président de la chambre des députés est présentée par le FLN comme une réponse à la gronde populaire,en faisant de ce cas une sorte de ralliement du vieux parti aux appels de la population.

De cet opportunisme de circonstance, naîtront néanmoins des fissures dans les rangs déjà tumultueux d’un FLN plongé dans les coups bas et qui multiplie ses manoeuvres pour retrouver un positionnement dans la crise qui secoue le pays .

Djemai veut à tout prix en découdre avec son adversaire dont l’entêtement à demeurer en place, arguant d’une certaine légitimité, contraint les frondeurs à passer à un autre stade de manoeuvres .

Le groupe parlementaire FLN se lance via la commission des finances et du budget dans une enquête qui vise les dépenses de la chambre sous la responsabilité directe de Bouchareb.  C’est une première en la matière.  Jeter le discrédit et semer le doute sur la gestion des affaires de l’assemblée en suggèrant l’existence de malversations à même d’amener Bouchareb à jeter le tablier .

Le coup de force de Djemai ne s’embarasse ni des formes et encore moins des moyens à déployer.  Sauf que son plan se heurte à de la résistance venue des rangs de son propre parti et montre que sa qualité de secrétaire générale du vieux parti ne fait pas vraiment l’unanimité .

Bouchareb n’est plus seul . Contrairement au malheureux Bouhadja, le président actuel de la chambre basse trouve un précieux soutien manifesté publiquement et avec force par un nombre éloquent de députés et de personnalités du FLN.

Ce n’est pas tant la mobilisation autour de Bouchareb qui les anime . C’est surtout une occasion pour eux de s’opposer à toute démarche qui emanerait de Djemai Mohamed.

La guerre est ouverte et l’issue ne peut être réellement visible connaissant les jeux de coulisses de ce parti où les alliances obscures et contre nature ont souvent été nouées par la puissance de l’argent et des enjeux .

La suite des événements est difficile à prévoir.

ABN