Manifestations en Biélorussie: le renseignement Russe confirme l’implication des USA

Cet article montre comment les américains financent à coups de dizaines de millions de dollars des sites et des blogueurs dits indépendants afin de servir de relais de propagande et créer des manifestations de déstabilisation de pays. Ici c’est l’exemple de la Biélorussie qui est cité.

Malika Oubraham, notre journaliste a porté son choix sur cette affaire qui pourrait donner certainement matière à réflexion…

par Karine Bechet-Golovko.

Le renseignement extérieur russe (SVR), habituellement particulièrement discret dans les débats publics, profession oblige, a fait sortir un communiqué des plus intéressant, confirmant l’impression de déjà vu que beaucoup ont au sujet des manifestations en Biélorussie.

Avec plusieurs dizaines de millions de dollars versés par les États-Unis depuis 2019 aux ONG, tout un réseau de « blogueurs » indépendants et d’activistes de rue ont été financés et formés pour agir comme nous le voyons aujourd’hui.

Donc, oui, il s’agit bien d’une énième tentative de révolution de couleur aux portes de la Russie. Donc oui, nous sommes bien dans le cadre d’un de ces combats secondaires de la confrontation primaire, qui se joue entre le monde unilatéral américano-centré (la globalisation) et un monde multi-latéral soutenu par la Russie. Et que l’on aime ou non Loukachenko, n’y change rien.

Alors que la pression politico-médiatique augmente contre la Biélorussie, que Loukacheko et Poutine se sont rencontrés à Sotchi, que Choïgu est allé à Minsk hier, le Service de renseignement extérieur (SVR) russe a publié  aussi un communiqué confirmant l’ingérence américaine dans la tentative de déstabilisation du pays qui se joue sous nos yeux. En voici la traduction intégrale :

« Comme l’a déclaré le directeur du Service du renseignent extérieur S. E. Narychkine, « Dans les événements qui se déroulent en Biélorussie, l’on voit très clairement la marque occidentale. Dès le départ, les manifestations sont parfaitement organisées et coordonnées depuis l’étranger.

L’on notera que l’Occident a commencé à préparer les mouvements contestataires bien avant les élections. Rien que les États-Unis, en 2019 début 2020, par l’intermédiaire de différentes ONG, ont versé pour l’organisation d’événements contestataires plus de 20 millions de dollars. Ces fonds ont servi à la formation d’un réseau de « blogueurs indépendants » et de comptes d’information dans les réseaux sociaux, à la préparation des activistes aux actions de rue.

Les plus aptes d’entre eux ont été formés à l’étranger, notamment en Pologne, en Lituanie et en Ukraine, où des instructeurs américains expérimentés les ont formés aux « manifestations non-violentes ».

Selon les informations en possession du Service de renseignement extérieur, les États-Unis jouent également un rôle important dans les événements qui se déroulent actuellement en Biélorussie. Bien que dans l’espace public Washington tente de rester «dans l’ombre », après le début des mouvements de masse dans les rues les Américains ont significativement augmenté le financement des forces antigouvernementales biélorusses.

Son volume est estimé à plusieurs dizaines de millions de dollars. Les États-Unis ont pris sous une étroite tutelle l’ancienne candidate aux élections présidentielles S. Tikhanovskaya et les autres activistes d’opposition, qui sont montés en qualité de « leaders nationaux » et de futurs dirigeants de la « Biélorussie démocratique ».

Dans ses contacts avec ses partenaires européens, Washington insiste sur l’impératif du renforcement de la pression sur Minsk pour encourager le gouvernement légitime de Biélorussie à lancer un dialogue avec ce qui est appelé le Conseil de coordination pour les questions de « transmission du pouvoir ». De facto, il s’agit d’une tentative à peine voilée d’organiser une nouvelle « révolution de couleur » et un coup d’État anticonstitutionnel, dont les buts et les objectifs n’ont rien à voir avec l’intérêt des citoyens biélorusses. »

Le Service de renseignement extérieur est un Service qui a réussi à traverser les années 90, à survivre à l’arrivée des Américains, dans le sens direct du terme, dans les couloirs du KGB, un Service dont le professionnalisme de ses membres a pu sauver les archives de l’invasion d’une étrange « amitié ». Il n’y a aucune raison pour ne pas les croire, surtout qu’une telle sortie politique est des plus rares pour un Service habitué à l’ombre.

Mais vous pouvez préférer ne pas y croire et répéter ad nauseam le mantra du « soulèvement populaire spontanée contre le tyran ». Amen. Dans ce cas, vous faites simplement le choix de la CIA. Si l’on sort de la fantasmagorie du monde bisounours, dans le monde réel, il n’y a pas d’autre alternative. Soit faire le choix des révolutions antipopulaires, soit celui de la paix.

Mais chacun est libre de faire son choix. Les yeux ouverts. Et de l’assumer.

PS : Tikhnovskyaya a été invitée par Freedom House pour faire une déclaration. Freedom House est une « ONG », financée par le Gouvernement américain, qui soutient les oppositions là où cela sert les intérêts des globalistes américains.

PPS : L’opposition biélorusse a déclaré demander 4 milliards de dollars à l’UE pour soutenir le pays dans sa « transition démocratique » lorsqu’ils seront au pouvoir. C’est effectivement le schéma ukrainien qui est en place.

In Russiepolitics. Repris sur Réseau international .

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