Le pouvoir avance, des « sages » tentent un appel : les présidentielles à  » tout prix »…

Confiscation de la volonté politique : 19 personnalités politiques tirent la sonnette d’alarme.

Ils ont pour noms, Taleb Ibrahimi, Ali yahia Abdennour, Ahmed Benbitour, Nacer Djabi, entre autres personnalités au nombre de 19 qui viennent de tenter un nouvel appel à la sagesse et au dialogue  » authentique  » afin de désamorcer la crise .

Après un diagnostic de situation, les « sages  » ont soumis une série d’exigences pour que soit rendue possible la solution aux perturbations politiques actuelles.

Libération des détenus d’opinion et du hirak, ouverture du champs médiatique , levée des entraves contre les manifestants désirant se rendre sur Alger, arrêt des intimidations ainsi que la concrétisation  des  mesures d’apaisement dans le sens de permettre à détendre l’atmosphère.

Ceci est rappelons le , la seconde initiative lancée par des acteurs politiques du pays afin d’apporter leur contribution à la recherche des solutions .

Une première tentative avait été rejetée par le pouvoir alors que l’opinion s’attendait à une concertation réelle qui devait en découler.

Depuis le 22 février, le peuple aspire à un changement radical , et ce à travers des marches pacifiques, chaque vendredi, ainsi que les mardis.
Dès le début, c’est le cinquième mandat qui fut annulé, suivi de la démission de Bouteflika et l’arrestation des figures de l’ancien régime.

Pour le hirak, c’est tout le régime en place qui doit partir, notamment les « B » considérés comme étant la continuité de l’ancien système. Le pouvoir en place fait la sourde oreille et convoque le corps électoral pour la 4 juillet, avant de l’annuler faute de candidats.

la rue maintient la pression à travers les marches, appelle à une période de transition, et obtient comme réponse l’organisation des élections présidentielles le 12 Décembre.

Cette fois ce, ce ne sont pas les candidats qui se font prier, puisque le nombre dépasse toute imagination, dont la majorité était dans l’ancien système et avait soutenu le 5eme mandat.

Face à la grogne populaire, Des personnalités politiques et universitaires, ont lancé une cette initiative, à travers une lettre rendue publique.

Les signataires  dénoncent la reconduction des anciennes méthodes qui violent la légitimé et la volonté du peuple « Le blocage politique actuel dans lequel se retrouve le pays n’est autre que la conséquence des méthodes d’un pouvoir personnel qui a toujours compté sur la fraude dans toutes les consultations populaires pour proclamer des résultats programmés à l’avance.

Malgré cela, ces méthodes n’ont pas réussi à cacher la défiance du peuple et sa perte de confiance dans la capacité de ses gouvernants à changer la réalité. »

ils reprochent aux décideurs d’avoir la main mise sur toutes les institutions, partant la confiscation de la volonté populaire «Aujourd’hui, force est de constater que parmi les résultats les plus manifestes de cette confiscation de la volonté populaire, le renforcement de la mainmise du pouvoir sur la vie politique, et sa persistance à vider les institutions nationales de leurs fonctions vitales, y compris celle du contrôle, et à écarter le peuple de l’exercice de sa mission principale qui est d’assurer la légitimité du pouvoir et de préserver la souveraineté nationale sacrée » tout en soulignant que le soulèvement populaire « le processus enclenché le 22 février ne s’est pas seulement limité à l’empêchement du 5ème mandat, mais il s’est étendu au rejet des pratiques ayant conduit le pays à la situation que nous vivons ».

Malgré toutes les initiatives lancées « Le système politique a répondu au Harak conformément à ses anciennes pratiques, pensant à tort qu’il ne s’agissait là que d’un évènement conjoncturel.

C’est pourquoi, il s’est contenté d’orienter les regards vers la lutte contre la corruption pour atténuer la colère populaire. »

pour les rédacteurs de la lettre, Le pouvoir en place « conserve encore sans partage, l’exclusivité de la gestion de la chose politique qui comporte dans son essence une mentalité en opposition totale avec la constitution dans la définition même du concept de la souveraineté populaire » et ce « au nom la légitimité constitutionnelle, un passage en force vers des élections, et de persister en imposant sa main de fer pour consolider sa tutelle permanente sur le peuple. »

Cette initiative qui intervient à moins de deux mois de l’élection présidentielle ne semble susciter aucune réaction chez les tenants du pouvoir.  Ces derniers avancent la machine vers l’objectif du 12 Décembre alors que le nombre record des prétendants à la magistrature suprême ne cesse d’augmenter pour atteindre les 140 candidats.

De son côté l’autorité indépendante des élections présidée par Charfi jure par tous les saints que sa liberté de manoeuvre est inédite et se déclare engagée à répondre à la volonté du peuple.

Au regard de la vitesse enclenchée par les autorités résolument investies sur la voie de ces élections, il est difficile de croire à un éventuel scénario de modification de la feuille de route tracée par le pouvoir.

Et l’appel des sages ne présente aucune chance pour être entendu.  Il restera néanmoins comme une trace pour l’histoire .

Abdellah DEBBACHE

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