La problématique de la relance économique reviendra en 2022: Ce pétrole qui nous dirige…

L’odeur du pétrole qui imbibe la feuille de route de Tebboune plane encore dans l’air malgré ces deux années de plans où les décideurs ont tenté de réduire le poids des hydrocarbures dans la conduite des affaires économiques.

S’il faut reconnaître que 2021 aura été un exercice meilleur que l’année précédente, il est aisé de remarquer que l’hommage à rendre à cette aubaine revient de droit aux cours du pétrole qui ont permis une certaine stabilité en matière de ressources financières.

On a surtout sauvé les meubles et assuré l’essentiel avec une fin d’année qui se solde par un niveau de réserves de change de 44 milliards de dollars-ce qui représente au mieux, 16 mois d’importations-  et un excédent de la balance commerciale de l’ordre de 1,4 milliard de dollars .

Les importations incontournables pour le pays ont été néanmoins ramenées à moins de 34 milliards de dollars pour 2021. Une prouesse en matière de rationalisation de la dépense et surtout de la devise. Cela dit cette réalisation n’aurait point été possible sans l’apport pétrolier.

Les différentes sorties du président de la république pour mobiliser les troupes appelant à accélérer le processus des réformes structurelles à l’effet de gagner la bataille contre la dépendance aux hydrocarbures n’auront pas suffi à provoquer le déclic. Ni sous le gouvernement de Djerrad et rien n’indique qu’avec Aimen Benabderrahmane les choses pourraient s’accélérer.

De la réforme bancaire à la production du nouveau code de l’investissement en passant par les fermes annonces sur les facilitations d’accès aux financements et au foncier , beaucoup de promesses sont venues remplir le papier . Sans contact effectif avec le terrain. l’Algérie perd du temps. Et les échéances que le gouvernement se fixe semblent échapper aux normes admises .

On avait bien annoncé l’ouverture de structures bancaires à l’étranger , notamment en Afrique et il était même dit que l’ouverture du capital de certaines banques était pratiquement imminente.

Aucune prise de décision suivie d’effet n’est venue rassurer le climat des affaires dans lequel les timides opérateurs semblent observer une prudence ravageuse . Un attentisme économiquement cher , voire douloureux. D’autant que l’ambition de Tebboune porte sur l’impératif de relance économique dès 2022 comme il tient à le faire savoir , lui qui laisse entendre qu’après avoir consacré les deux premières années de son mandat à la stabilisation des institutions après la finalisation du processus électoral , l’économie reprendrait ses droits .

Comment et avec qui ?

Le président de la république qui déploie un programme dont la matière première a été identifiée localement ,tente le recours à l’exploitation minière , l’industrie agroalimentaire, le développement de l’agriculture saharienne et l’investissement soutenu dans la pétrochimie. Un dispositif dont il veut faire un moyen de contourner ces aléas que renvoient les cours du pétrole dont dépend encore l’économie , voire la souveraineté politique du pays.

En dépit de ces multiples conseils des ministres, pratiquement tous les dimanches de la semaine, suivis des réunions marathons les mercredis , le concret , cette vérité que seul le terrain permet de voir , demeure toujours dans l’imprécision.

En définitive, le pétrole est toujours maître des lieux. Et ses fluctuations maintiennent cette vulnérabilité quant au sort des réserves de change du pays.

l’Algérie est dans cette urgence. Face à une obligation de surmonter cette dépendance. Et ce, contrairement à ce que prédit le patron de Sonatrach , lequel table sur un pétrole à 100 dollars à moyen terme. L’économie Algérienne ne peut disposer de ce confort de projection dans le temps pour asseoir une vision bâtie sur des données improbables et sur les caprices de l’or noir. Le temps fait cruellement défaut. Reconstituer nos réserves financières concentrées sur une ressource unique accentue le risque et place toute visibilité dans le rouge.

Les hommes du président l’ont ils compris ?

Karim. A

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