Échec dangereux: Sans pétrole, l’Algérie risque la famine!

Ce que ne dira pas  Ahmed Ouyahia. Et encore moins Djamel Ould Abbes farouchement  branché sur la Suede.  Hors hydrocarbures , l’Algerie est un pays fragile, économiquement hors développement, et dangereusement vulnérable. Les chiffres puisés de la réalité économique actuelle sont implacables tant ils renseignent sur l’étendue d’un dysfonctionnement profond dans la conduite des affaires d’où il ressort une incapacité du pays à financer ses besoins les plus élémentaires en nourriture et en médicaments s’il devait le faire, exclusivement à partir de ses recettes hors pétrolières.

Au mieux de ses performances, l’Algérie peine à réaliser les 2 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures contre une facture de 46 milliards de dollars d’importations en produits alimentaires et médicaments.  En 2009 on en était à près de 2 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures contre 10 milliards de dollars d’importations .  .

10 ans après , nous en sommes au même niveau de recettes alors que l’aggravation de nos dépenses à l’importation s’est multipliée par vingt .

Des flux totalement disproportionnés faisant que nos dépenses sont vingt fois plus importantes que nos recettes. Autre simple lecture : nous ne produisons pas suffisamment pour satisfaire nos propres besoins, les plus immédiats et de la plus grande vitalité.

 Sous cet angle, celui qui permet de voir se préciser la tendance à la fragilité du système économique en place, piégé dans une logique pétrolière suicidaire, il est légitime de s’interroger sur le sens à retenir des différentes stratégies de relance et de développement brandies à chaque fois par les pouvoirs publics pour vendre les chiffres d’une croissance “pétro-dopée” et persister à se voiler la face avec les annonces cycliques sur le niveau des réserves de change.

En matière d’exportations hors hydrocarbures, l’Algérie stagne et demeure un pays absent sur la scène internationale, et traîne une incapacité chronique à essayer de se rattraper en revalorisant du moins sa place à travers l’autre formule exportatrice, génératrice de devises, le tourisme en l’occurrence, qui persiste à être ramené à un simple acte de réalisation d’hôtels et de complexes balnéaires.

 Débarrassés de toute lecture politique, les indicateurs économiques actuels débouchent sur un simple et court résultat, celui de l’échec de toute une politique de relance qui peine à se bâtir en dehors des gisements pétroliers. Une économie qui ne s’exporte pas et qui n’exporte pas est une économie négative, et nous sommes dans ce scénario qui n’a que trop duré au même titre que le temps consommé à dessiner une stratégie industrielle à ce jour imprécise.

Et d’un autre côté, nos responsables mesurent notre survie économique en nombre de mois d’importations (3 ans) pour résister aux effets néfastes des chutes des prix du pétrole. Quant à la mesure réelle de la performance, elle s’apprécie par contre, inversement, en recettes générées par les exportations hors hydrocarbures.

C’est avec ce dernier paramètre que l’on devrait logiquement mesurer notre degré de performance et notre niveau de réussite économique. Au-delà de la production de biens, l’exportation est un acte noble qui consiste en la production de devises au bénéfice du pays.

La lecture dépolitisee des chiffres est une démonstration sans appel d’un échec total. Voire chronique .

Abdelkrim Alem

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