Assureurs privés face au risque « politique »: L’exclusion sur fond de discrimination

Les assureurs privés ne représentent que 25 pour cent du marché national. Ce dernier a enregistré un chiffre d’affaires de 105,4 milliards de dinars pour les 9 premiers mois de 2018. Une croissance de 3 pour cent relevée par rapport à la même période de 2017. Le rapport rendu public par le conseil national des assurances souligne la prédominance des compagnies publiques avec plus de 72 % de parts de marché .
Ce qui dénote encore une fois d’une exclusion « réglementaire » non affichée des assureurs privés de certaines branches du marché qui demeurent sous monopole exclusif des compagnies publiques.
Même si elles sont adossées à des réassureurs étrangers de premier rang, les compagnies privées nationales se voient exclues d’intervenir à la source, dans leur éventuelle soumission à des appels d’offres lesquels prévoient curieusement des critères aménagés de sorte à permettre l’élimination du privé en amont du marché. Il en sera ainsi pour les grosses affaires telles les soumissions intéressant les risques industriels de certains groupe publics .
Ou encore le transport aérien et ferroviaire auxquels il convient d’ajouter les marchés du secteur des hydrocarbures dans certains segments le composant. Aucune place pour le privé national confiné dans des parts de marchés toutes désignées.
La discrimination public-privé en matière d’assurance est plus que jamais d’actualité malgré toutes les annonces officielles . Le rapport du conseil national des assurances ne fait aucunement état de ce « gros risque » de discrimination qui persiste à reléguer le privé au rôle de petit assureur auquel il a été « offert » le segment de l’automobile ! Pourtant en terme de communication et de présence marketing , démarches engagées à plein fonds pour séduire et rassurer, les compagnies publiques sont cruellement absentes.
Ce paradoxe qui permet de relever les énormes progrès et actions multiformes de certaines compagnies privées qui ont marqué leur présence par des offres adaptées aux besoins , prouve que l’action politique a encore une fois sevi pour influencer le marché et l’orienter en faveur du public .pour des considérations autres que celles que dicte le professionnalisme ou l’opportunité par le tarif et la garantie. Contre l’exclusion politique, l’assurance aussi audacieuse qu’ elle puisse se montrer n’y pourra rien . A moins de contracter une réassurance politique.
Abdelkrim Alem

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