Alors qu’il a hypothéqué l’avenir de ses enfants: Absorbé, corps et âme par l’occident, le Maroc se cherche un ennemi

Les problèmes économiques et sociaux du Maroc impactent le quotidien du citoyen de ce pays.

Ces problèmes économiques et ces déficits sociaux prennent plusieurs formes, notamment celle du chômage, de la pauvreté, de la perte de pouvoir d’achat etc. Ils sont en imminemment d’ordre politique et stratégique.

1/ Sur le plan politique : le Maroc s’est engagé malgré lui dans une restructuration globale de son économie au profit des multinationales et du grand capital local dominé par le holding royal. Il est de plus en plus lié aux politiques de l’Union européenne et des États-Unis et leurs institutions telles que la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et l’Organisation mondiale du commerce.

Une force de travail peu chère et flexible. C’est là l’un des principaux attraits du Maroc. Pour cette raison, l’union Européenne délocalise ses entreprises au Maroc plus particulièrement celles de la France.

Elle couvrent tous les domaines d’activité : l’agroalimentaire, l’automobile, l’aéronautique, les banques, les assurances, l’industrie pharmaceutique, les télécommunications, les équipements électriques et électroniques, etc.

Ainsi, les investissements étrangers obéissent à cette vieille stratégie du grand capital de déplacer des créneaux de la production vers des pays à moindre coût. C’est le cas des usines d’assemblage de grands constructeurs automobiles et de l’aéronautique qui s’installent dans des zones franches à Tanger ou Casablanca. Ils n’apportent pas de forte valeur ajoutée à l’exportation et ne permettent pas un transfert de technologie.

Le Maroc a signé un nouvel accord de libre-échange avec l’UE qui complète et approfondit l’accord déjà existant afin d’intégrer d’autres domaines plus rentables, et homogénéiser la réglementation marocaine avec les normes européennes, ainsi qu’assurer la protection juridique des investisseurs.

En ce qui concerne les Etats Unis, le Maroc est le seul pays africain avec lequel ces derniers sont liés par un accord de libre-échange

Outre ces deux accords, le Maroc a conclu une série d’accords de libre-échange avec plus de 55 pays en renforçant davantage la pénétration des capitaux et marchandises étrangers au détriment de la production nationale qui est déjà très dépendante des intrants industriels et technologiques importés.

Le Maroc est donc de plus en plus contraint par les pays industrialisés dans le cadre de la division internationale du travail d’une part, à continuer à exporter des produits primaires (phosphates, produits de la mer, tomates et agrumes) et des produits manufacturés à faible valeur ajoutée et, d’autre part, à importer des produits industriels à haute valeur ajoutée, des technologies de pointe et des produits alimentaires.

Ainsi, la dépendance structurelle du Maroc accentue, son déficit commercial. Elle augmente inéluctablement les rapatriements des bénéfices sur les investissements étrangers et encourage la fuite des capitaux, faisant de la dette publique externe et interne une courbe ascendante continuellement.

De son côté, le holding royal domine plusieurs secteurs de l’économie marocaine dont notamment l’immobilier, la construction, la banque, les télécoms, l’énergie, l’industrie, la grande distribution, l’extraction minière, l’agriculture, les journaux, la radio, le tourisme, etc. Les affaires du roi s’entrelacent donc avec celles des multinationales et les puissances occidentales médiatisent via sa presse « la stabilité du régime » comme exception dans la région arabe et en Afrique.

En plus de cette situation pour le moins que l’on puisse dire désastreuse pour le peuple Marocain, la monarchie nourrit un système de népotisme et de corruption au profit d’une minorité de familles qui profitent de leur mainmise sur les rouages de l’État pour augmenter leurs fortunes.

Elles essayent de saisir le contexte de transformations néo libérales pour élargir leur situation de monopole. Les autres couches de la bourgeoisie subissent ce favoritisme, au profit du clan royal et de ses acolytes, qui les accable.

2/ Sur le plan stratégique : la monarchie continue son rôle d’allié  de l’occident, offre ses services à l’OTAN et aux États-Unis, et collabore avec les États du Golfe pour déstabiliser les peuples de la région.

La Maroc essaye de jouer le rôle de plateforme pour ces pays dans différentes régions de l’Afrique en termes de commerce, d’investissements et de conquête des ressources des pays africains.

En contrepartie, un soutien lui est accordé concernant la question du Sahara occidental au dépend des résolutions de l’ONU et de l’UA qui n’ont jamais considéré ce territoire sous souveraineté marocaine.

La monarchie mène une offensive diplomatique intense et va de pair avec les efforts de consolidation de sa position économique et politique au niveau de l’Afrique, dont le seul but est de détourner l’opinion publique interne des vrais problèmes sociaux  et économiques.

Malgré tous les efforts déployés et le soutien indéfectible, notamment de la France on a assisté ces derniers temps à une montée des protestations sociales gagnant toutes les catégories : les diplômés chômeurs, les étudiants, les ruraux, les juges, les femmes, la jeunesse des villes, le mouvement amazigh, le mouvement des droits de hommes, les prisonniers politiques, etc. Elles prennent différentes formes, sit-in, marches, manifestations, et grève de la faim.

Le ministre de l’Intérieur a indiqué que le Maroc connaissait 50 manifestations par jour.

Jusqu’à quand la monarchie du Maroc peut-elle tenir devant cette situation de marasme ? Est–elle à l’abri d’un soulèvement populaire ?

Pour se prémunir de cette éventualité, la monarchie est prête à offrir encore de plus amples avantages pour dilapider les richesses du peuple Marocain en espérant en échange un silence complice sur les dépassements quasi quotidiens des droits de l’homme. Elle est même allée vers une normalisation avec l’Etat sioniste en espérant beaucoup plus une protection pour sa survie qu’une reconnaissance de sa prétendue souveraineté sur le Sahara Occidentale.

Cet état des faits est assez difficile à se maintenir à long terme considérant les contestations de plus en plus fortes de l’opinion internationale dénonçant le silence de leurs pays respectifs relatif aux dépassements dans le domaine des droits de l’homme dans ce pays, ceci d’une part, et le rejet par et la communauté internationale de la reconnaissance concomitante élaborée par le président sortant Donald Tramp  contraires au droit international et à la politique même des Etas Unis, d’autre part.

Cela étant les conséquences du choix politique et stratégique prônés par la monarchie du Maroc qui fait le malheur du peuple marocain, ce n’est nullement autre que cela.

Tous autres alibis telle que l’idée véhiculée via une certaine presse à la solde, prenant l’Algérie pour responsable de tous les malheurs du Maroc et accusée d’être  l’obstacle principal à l’édification du grand Maghreb, de la fermeture des frontières et même  soupçonnée d’accaparer une partie du territoire marocain.

Tous cela n’étant autre qu’une manœuvre pour détourner le peuples de ces véritables raisons qui dilapident ses richesses. Le véritable obstacle à l’édification du grand Maghreb n’est autre que l’obstination de la monarchie du Maroc à nier le droit à l’auto-détermination d’un peuple faisant partie de ce grand Maghreb pourtant admis et reconnu par la communauté internationale.

Quant à la fermeture des frontières elle n’a eu lieu que lorsqu’il y a eu accusation a tort de l’Algérie d’être derrière les attentats de Marrakech . Il  s’en etait d’ailleurs  suivi  une répression massive cintre ces nombreux algeriens se trouvant à l’epoque au Maroc. Hommes, femmes et enfants seront en effet malmenés par les services du makhzen.

Pour ce qui est des « territoires emparés » l’opinion publique marocaine doit savoir que l’Accord de délimitation  des frontières terrestres entre les deux pays est entré en vigueur le 14 mai 1989 et il a été déposé auprès du Secrétariat Général des Nations Unies pour enregistrement, conformément à l’article 9 régissant ce genre de procédures,  ainsi qu’en vertu de l’article 102 de la Charte des Nations Unies, qui oblige les États membres de l’organisation à enregistrer tous les traités et accords internationaux conclus.

L’Algérie n’a donc aucun problème avec le peuple marocain frère, ni même d’ailleurs avec la monarchie de ce pays, en prônant toujours la neutralité quand il s’agit d’affaires internes. La preuve étant sa position de non-ingérence vis-à-vis des coups d’État de Skhirat et de celui des aviateurs.

L’Algérie sereine, forte et imperturbable attend patiemment un retour à la raison  de la part des pouvoirs publics marocains en prônant l’intérêt suprême de leurs générations futures qui ne saurait être qu’avec  l’intégration au sein de son prolongement naturel de l’ouest avec lequel  il y a partage,  que l’en veuille ou non d’un destin commun .

À bon entendeur…

Docteur Rafik Alloui

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