2 eme jour de vaccination massive: Ambiance sous les chapiteaux de Bab El Oued

La campagne de « vaccination massive » est à son deuxième jour. Initiée par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, la vaccination tous azimut en ayant recours aux chapiteaux et salles de sport vise à rattraper le grand retard accusé jusqu’ici. Retour à Kettani (Bab El Oued) où le coup de starter a été donné  dimanche dernier.

En effet, il était grand temps de repenser la stratégie vaccinale lancée le 30 janvier dernier à travers les structures de santé de proximité. Elle devait toucher dans une première phase, les populations cibles prioritaires ; le personnel de santé, le personnel assurant le fonctionnement des activités essentielles et stratégiques du pays, ainsi que les personnes âgées de 65 ans et plus, et les malades chroniques âgés de plus de 18 ans.

Tôt ce matin, les citoyens de tout âge ont pris d’assaut l’esplanade de Kettani sise à BEO, les chapiteaux aménagés en salles d’attentes sont presque saturés. Le flux de candidats à la vaccination est de plus en plus considérable. En attendant un rythme accéléré de l’opération, les équipes médicales visiblement dépassées s’affairent à mener tant bien que mal la mission, malgré les lacunes et failles enregistrées ça et là. Après un quart d’heure sur les lieux, on se rend compte que la campagne est lancée dans le tas, sans anticipation et préparatifs.

« 2 chapiteaux en salles d’attente, 2 autres destinés à la consultation et l’enregistrement et un troisième réservé à l’observation, un autre ou l’on fait patienter les vaccinés ½ heure, le temps de les enregistrer sur la plate forme numérique et de s’assurer qu’ils ne font pas un malaise quelconque », nous explique Tahar Ait Chikh, administrateur à l’EPSP de BEO, tout en distribuant des tickets et répondant spontanément aux nombreuses sollicitations des citoyens. Deux équipes médicales (composées de deux médecins et deux infirmiers chacune), deux informaticiens (Un seul poste) pour la saisie des données sur la plate forme numérique, en plus de deux agents parcourant le couloir de vaccination, sans badges ni tenues.

Le directeur de l’EPSP n’a pas tardé à se mettre de la partie, tant la demande de personnel s’est fait sentir.
Le manque d’un bureau de renseignement s’est fait sentir, tant les citoyens, à défaut de vis-à-vis, demandent des renseignements même à nous journalistes.

« Le flux a été important hier, en effet, mais aujourd’hui, on est carrément submergé », commente Tahar, tout en donnant un ticket à un citoyen.

Tout au bout du circuit, Aissa, 63 ans, est sorti tout content d’avoir effectué l’opération : « J’y vais à la Omra : Astra est un vaccin spécifique. Les autorités saoudiennes l’exigent », nous dit-t-il.
Une question récurrente à laquelle répond le personnel : La compagne de vaccination durera jusqu’à quand ? Plus les heures passent, plus le flux enregistré est de plus en plus important. Le rythme de vaccination peine à prendre la cadence nécessaire.

Un groupe de trois personnes veut des renseignements. Après un échange avec les infirmiers, ces derniers hésitent à se décider entre rester et revenir demain. L’administrateur  vient à leur secours : « Vous voulez mon avis, revenez, plutôt, demain. On est là le temps qu’il faudra ; un mois, deux mois…. L’idéal c’est de venir le matin », leur dit-t-il. Ils acquiescent et repartent satisfaits.

Seuls 150 vaccinés hier !

« Près de 150 personnes seulement ont été vaccinées hier, avec les cas urgents qui ne pouvaient pas attendre », apprend-t-on des responsables. « Un nombre minime pour une journée », estiment certains médecins et paramédicaux interrogés à ce sujet.

« Aujourd’hui, on est déjà à près de cent vaccinés pour la matinée, avec autant de personnes en attente à la vaccination », nous indique le directeur de l’EPSP de BEO, Benamara Khaled, précisant que l’opération s’inscrit dans la durée, tant que le vaccin y est. « D’ailleurs, le ministère nous acheminera un quota si nécessaire, Astra Zeneca et Sinovac », ajoute-t-il.

Le Dr Hanni de l’EPSP de BEO également prend le temps de rassurer les candidats à la vaccination : « Après la vaccination, vous allez patienter une ½ heure à attendre pour récupérer votre carte et voir si tout va bien. Si vous sentez une fièvre ou un quelconque autre malaise, vous revenez nous voir », explique –t-il à un vieux de plus de 90 ans.

En attendant, un rythme accéléré pour la compagne de vaccination qui a accusé un grand retard jusque là, le personnel du site Kettani, même insuffisant, a tenté tant bien que mal de mener à bien sa mission.

Toutefois, il y a lieu de signaler que plusieurs failles émergent : Manque d’un guichet de renseignements, le manque de personnel pour contenir le flux de candidats et répondre à la demande en temps raisonnable, l’insuffisance du seul poste destiné à l’enregistrement des données sur la plate forme numérique…Et peut être, d’autres manques. Ce qui crédite le constat sur les lieux :
Les citoyens vaccinés, sont contraints à une longue attente dépassant les deux heures pour récupérer leur carte. Ce qui à plusieurs reprises a suscité tension et nervosité chez de nombreux citoyens.

Interrogée à cet effet, une des deux dames affectées à l’enregistrement des données sur la plate-forme numérique nous réplique : « Cela recommande une attention particulière pour saisir les données sans erreur. Les gens ne savent pas qu’une ½ heure d’attente est obligatoire ». Se rendant compte de la lacune et pour détendre l’atmosphère, elle enchaine avec sourire « Ils sont plus nombreux que nous. Eux à quatre ou plus et nous, nous ne sommes que deux ».
« Aujourd’hui, normalement on atteindra 350 à 400 vaccinés à la fin de la journée », nous dit l’administrateur qui nous apprend également l’arrivée d’un quota de vaccin acheminé du ministère.

Les candidats à la vaccination sont soumis, d’abord, à une consultation pré-vaccinale, ensuite à un questionnaire pour enregistrer leurs identités et leurs antécédents médicaux, avant qu’ils optent pour le choix du vaccin à s’injecter.

A.Ben Ali.

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