Vendredi 21: Le défi et la colère des manifestants

Toute la police du  » monde  » était à Alger en ce 21 eme vendredi de manifestation.

Le parcours habituel des protestataires était pratiquement quadrillé par les lourds et impressionnants dispositifs bleus d’une police postée en observation .

Le coeur d’Alger n’a pas pour autant manqué de vibrer sous les cris des marcheurs , encore une fois soumis à une forte chaleur , mais sans jamais laisser montrer le moindre signe de faiblesse.

Il y avait de la colère dans l’air de ce vendredi où les manifestants ont concentré leurs slogans à la dernière sortie de Gaid Salah qui qualifiait  de traîtres,ceux qui scandaient « oui  un État civil et non à un Etat militaire « .

Les banderoles et les slogans brandis confirment le mode irréversible de ce que la rue a choisi .

Le dernier discours du chef d’État major de l’armée a été pratiquement rejeté à l’unanimité par les Algériens sortis pour une  » Algérie libre et démocratique  » . Ils étaient nombreux à dénoncer haut et fort les avertissements de Gaid Salah lequel avait laissé entendre dans son dernier message que la justice allait agir contre ceux qui  » obéissent à un agenda étranger « .

Aujourd’hui, les protestataires ont tenu à confirmer leur maintien de la mobilisation pour la mise en place d’outils transparents à même de permettre la naissance d’une démocratie réelle .

Ils ont encore dit non à toute orientation de l’avenir du pays dans les conditions actuelles , en l’occurence celles proposées par le pouvoir en place .

La formule du dialogue initiée pour dénouer la crise ne semble point convaincre les acteurs du Hirak.  Qu’ ils soient des anonymes ou personnalités connues du mouvement, le rejet de cette offre politique est unanime pour ce qu’ elle ne peut réunir comme préalables à sa réussite.

La méfiance est totale. Les manifestants revendiquent la libération des détenus d’opinion tel le Moudjahid Lakhdar Bouregaa ainsi que des dizaines de personnes incarcérées pour avoir brandi le drapeau amazigh.

Pour rappel , Gaid Salah avait clairement déclaré que ces personnes ne pouvaient être qualifiées de détenus politiques.

Autant dire que ce vendredi encore, ce sont des algériens en colère qui sont sortis malgré les avertissements et tentatives d’intimidation franchement formulées.

L’essoufflement de la mobilisation est un pari perdu pour ceux qui tablaient sur cette attente .

ABN

 

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