Urgence économique en l’absence de Tebboune: Ces ministres qui font fausse route

 

Des ministres qui tournent au ralenti et qui ne semblent point percevoir l’urgence économique , telle qu’elle a été soulignée à maintes reprises par Tebboune.

Les objectifs chers au président de la république, notamment son engagement en faveur d’une nouvelle orientation économique qui place les exportations hors hydrocarbures en tête d’affiche avec une annonce de 5 milliards de dollars en 2021 risquent sérieusement  d’être compromis.

Et pour cause, trois ministères clés censés s’investir dans ce sens aussi bien par la mise en place des procédures techniques et des mécanismes réglementaires en passant par la mobilisation des « troupes », trainent le pas et ne présentent aucun signe positif susceptible de les voir prêts  pour le  rendez vous du challenge lancé par Tebboune.

Le ministère des finances, la banque d’algérie, premiers maillons essentiels dont le rôle est de servir de facilitateur et d’orientateur par une panoplie de textes censés encourager, sécuriser et booster l’acte d’exporter, semblent totalement en déphasage avec le but recherché par les plus hautes autorités.

Nous sommes pourtant à un mois de 2021 et aucun texte reglementaire n’est venu traduire la volonté du président de la république.

Aymen Benabderrahmane ,le ministre des finances préfere  se lancer dans  des annonces qui ne relèvent pas de son secteur directement: lancement des grands projets tels le port de Hamdania et les grands chantiers miniers qu’il prévoit pour début 2021.

Rien sur les exportations et les modes de leur financement ou des dispositifs de rétrocession de la devise .

Aucun mot sur les mesures d’encouragement des exportations hors hydrocarbures alors que l’enjeu de toute la politique de relance réside autour de cette question.

Aymen Benabderrahmane concentre l’essentiel de ses sorties sur des annonces liées à l’ouverture d’agences bancaires en Europe et en Afrique sans pour autant s’étaler sur les bénéfices attendus de cette nouveauté. Il mettra l’accent encore une fois sur la privatisation partielle de deux banques publiques , sans les nommer , et dont il compte ouvrir le capital par voie boursière.

L’urgence est pourtant soulignée autour du danger financier qui plane consécutivement à la fonte des réserves de changes du pays dont le niveau d’alerte ne peut qu’interpeller le premier argentier du pays.

L’objectif d’identification du potentiel export n’est point abordé par le ministre dont la démarche rappelle celle de ses prédécesseurs perdus dans l’inauguration de nouveaux services bancaires à l’instar de la finance islamique présentée comme la solution miracle.

Aymen Benabderrahmanr est en ce sens loin de la vision de Tebboune lequel s’est engagé à réduire le poids des hydrocarbures de 20% dans le PIB en 2021.

De son coté le ministre de l’industrie qui devait répondre aux orientations de Tebboune pour favoriser la croissance du secteur en concentrant les facilitation aux petites entreprises de transformations notamment celles de l’agro industrie a étrangement limité toute sa vision sur….l’automobile.

Aucune nouveauté ou action concrete n’est venue réanimer le secteur que gére Ferhat Ait Ali.

Pour les algériens il est devenu le ministre de l’automobile et même sur ce segment,  il s’est rendu impopulaire en interdisant l’importation des véhicules d’occasion , avantage introduit pourtant par une loi de finances des plus officielles.

Farhat Ait Ali n’a pas trouvé d’autre argument que celui d’évoquer l’existence de….bandes mafieuses à l’etranger prêtes à inonder ‘l’Algérie de toutes sortes de ferrailles!

Bizarrement, aucune décision d’ouverture ou de promotion de l’investissement n’a émané de son département. Au contraire, des entreprises qui tentaient de se faire un nom dans le montage intégré de la téléphonie , l’électronique et électroménager souffrent encore de l’absence de décisions clairvoyantes du ministère.

Et la réponse aux attentes de Tebboune est loin d’être honorée.

Enfin, ni le ministre du commerce et encore moins celui délégué au commerce extérieur n’ont réussi à produire un climat des affaires à même de soutenir les entreprises et de permettre au produit algérien de s’inscrire à l’international.

Difficile de pas reconnaitre le poids  que provoque l’absence de Tebboune qui laisse un gouvernement dont l’action se fait à peine ressentir malgré les quelques réunions qu’il a quand même tenues.

Le président de la république qui avait imprimé un rythme  marathon à ses équipes , un conseil des ministres toutes les semaines et jusqu’à des heures tardives, en dépit de la pandémie, se voulait engagé dans une gestion d’urgence notamment au volet socio-economique.

Une cadence de travail remarquable qui dénotait selon les observateurs de cette volonté de rattraper le temps perdu et d’engager surtout les vertitables réformes pour une stabilisation économique rendue impérative par la fonte des ressources financieres du pays.

Traçant une feuille de route basée sur l’exploitation du potentiel minier et sur le développement agricole afin de prétendre à un objectif de diversification des sources de devises , Tebboune s’est illustré surtout par ces obligations de résultats et de délais auxquelles il avait soumis ses ministres.

La maladie du président a vraisemblablement freiné un élan d’urgence économique et a surtout montré l’absence d’initiatives de la part de responsables dont il était attendu qu’ils remplissent leurs engagements sur le terrain.

K. A

 

 

 

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