Tebboune veut corriger l’accord d’association avec l’UE: La France particulièrement visée

Dans l’accord d’association scellé avec l’union européenne, il y a eu finalement tromperie sur la marchandise.

Il a fallu des années de dégâts économiques et de dérives commerciales pour que la décision de revoir tous les points de ce triste chapitre soit enfin annoncée et de manière officielle.

C’est le président Tebboune qui vient de réagir en appelant à réévaluer l’accord d’association Algérie-UE, clause par clause et en toute souveraineté , selon ses propos.

Si après un triste bilan qui a montré le désavantage flagrant de l’Algérie  dans cette affaire, le sursaut de Tebboune est largement justifié, il n’en demeure pas moins que la tâche sera ardue pour convaincre la partie européenne de reconsidérer plusieurs points du dit accord.

Même s’il est vrai que  dans l’accord existent des  clauses de sauvegarde qui offrent la possibilité de renégocier voire faire une pause sur certains segments d’activité dans le cas où une filière ou un secteur économique est soumis à difficultés.

Pour autant,  la chose ne sera pas aisée notamment face aux verrous que la partie algérienne qui avait négocié les termes de l’accord à l’époque n’avait pas su voir ou du moins n’a pas été en mesure de sauvegarder les intérêts de l’économie algérienne. L’intérêt solidaire de la partie européenne tel que le montrent les chiffres sur les flux commerciaux découlant de cet arrangement va jouer essentiellement dans ces négociations que le gouvernement algérien sera appelé à mener. Et Tebboune exige une renégociation en position de souveraineté ! Quels atouts fera -t-on jouer pour se placer en négociateur qui part en force?

Vu de près , l’accord qui  a  en réalité engagé commercialement l’Algérie ressemble plus à Une soumission , un cadeau offert au commerce européen avec en tête la France qui tirait le plus gros bénéfice dans cette affaire.

Outre le bradage flagrant qui avait été ainsi mis en oeuvre par les décideurs de l’époque qui offraient de manière indirecte le marché algérien à la partie française sous couvert de partenariat européen , il était surtout question d’arrière pensée purement politique .

Les non dits de l’accord consistaient à livrer le marché domestique aux exportations françaises et ce avec des avantages inédits notamment après l’abolition progressive des barrières douanières qui s’en sont suivies pour atteindre le taux zéro.

Bénéfice pour l’économie algérienne :un autre zéro au tableau.

En flux inverse, l’Algerie ne pouvait prétendre avec ses maigres niveaux de production et d’exportations à se placer sur le marché européen. L’option gagnant-gagnant évoquée par Abdelmadjid Tebboune a été totalement absente dans cette version de l’accord . Et il sera dur de la réaliser dans cette révision escomptée tant le niveau de production nationale est encore faible comparativement à la partie européenne.

La seule option qui subsiste pour que l’Algérie parvienne à se faire entendre sur ce volet consiste à mettre en jeu les clauses de sauvegarde et à démontrer que les filières économiques domestiques sont menacées du fait des termes de l’accord. Ceci afin d’eviter le risque de se voir taxer de pays protectionniste qui renonce à ses engagements et qui prend le risque de discréditer sa signature à l’international.

En tout état de cause , dans cette décision annoncée par Tebboune , la France est particulièrement visée.

ABN

 

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