Sclérose en plaques: Le médicament oral existe mais attend toujours…

17 000 algériens souffrent de la sclérose en plaques, avec une prévalence de 1200 cas par an.

Cette maladie dégénérative du système nerveux central qui affecte la myéline-la gaine qui entoure et protège les fibres nerveuses – et dont la destruction progressive ralentit la transmission du flux nerveux est sous diagnostiquée, attestent les  professeur Samira Makri, chef de service neurologie de l’hôpital Aissat Idir et le docteur Kenzoua, président de la fédération nationale des patients atteints de la sclérose en plaques, lors de la formation organisée samedi dans la soirée par le laboratoire jordanien Hikma.

Devant ce constat, docteur Kenzoua presse les autorités sanitaires de mettre en place un registre national de cette maladie auto immune et de réunir les conditions pour l’établissement d’un diagnostic précoce pour limiter les complications et handicaps , car « certains patients sont dépistés dix ans en retard » déplore-il.

Pour l’instant, on ne sait pas guérir la sclérose en plaques, mais la recherche médicale a permis de trouver des traitements qui atténuent les symptômes , améliorent la qualité de vie et permettent de freiner de manière relativement efficace la progression de la maladie.

« On a remarqué que les formes algériennes sont plus méchantes que les formes occidentales de la Sep.Mettre à la disposition des patients des thérapies plus puissantes serait bénéfique. Ces innovations thérapeutiques coûtent horriblement chers mais permettent de stabiliser la maladie. Ce n’est pas normal que les malades n’ont pas accès à certains traitements. il y a un médicament qui est en rupture de stock depuis trois mois. On fait avec ce qu’on a tout en tentant de sensibiliser les autorités « tance professeur Samira Makri.

Seul le traitement sous forme injectable est dispensé en milieu hospitalier, qui à la longue peut entraîner des complications au niveau des sites d’injections ajouté aux pénuries récurrentes et au refus de certains malades de rythmer leur quotidien par des séjours réguliers dans les structures sanitaires

Le laboratoire jordanien Hikma a bien lancé le premier traitement par voie orale produit localement.

Une molécule révélée au monde seulement en 2013. Ce médicament avec moins d’effets secondaires que la forme injectable, a eu des autorisations d’enregistrement en décembre 2019, mais n’a pas été encore mis à la disposition des malades algériens.

Le laboratoire Hikma qui vient de remporter l’appel d’offre ,attend la signature du contrat avec la Pharmacie centrale des hôpitaux pour la commercialisation de son médicament pour lequel il a dédié une ligne entière de production en Algérie.

Le labo jordanien est en ce moment également en pourparlers avec les ministères de la Santé et celui de  l’industrie pharmaceutique pour sa disponibilité en pharmacie.

Le projet tarde visiblement à se concrétiser « Pourtant lors de notre dernière réunion avec lui, le ministre de l’industrie pharmaceutique, nous a rassurés. Notre association renouvelle son appel pour accélérer la mise sur le marché des traitements oraux très réclamés par les malades. On va attendre encore combien de temps? Des malades se retrouvent sur une chaise roulante à 15 ans faute de diagnostic précoce et de traitement » s’interroge docteur Kenzoua.

D’autant, argument-on que le traitement oral de la sclérose en plaques produit localement coûtera 60% moins cher que la forme injectable. Sachant que la prise en charge d’un patient en milieu hospitalier revient à l’Etat au minimum un million de dinars par an.

N.H

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