Said Bouhadja, en attendant le coup de fil: La contrefaçon,  version parlementaire!

La fronde des privilégiés qui règlent leurs comptes politiques! Lutte interne nourrie par des intérêts et des calculs propres à l’arithmétique des avantages insolents que se disputent sans retenue des députés en parfaite déconnexion avec les aspirations et les préoccupations du citoyen c’est ainsi que l’Algérien lambda décrit ce semblant de rébellion des parlementaires! Que le président de l’assemblée démissionne ou non, le citoyen n’y voit aucun impact positif sur son quotidien.

Nul besoin de rappeler que le citoyen ne se sent guère représenté par ces députés dont la concentration des efforts a toujours été axée sur celle de la conquête d’avantages privés. Le petit printemps arabe en intra_muros n’intéresse que  » ceux qui y ont des intérêts à réaliser et non des convictions à concrétiser au profit de la population. » Le regard de l’Algérien sur ce qui se déroule dans l’enceinte de la chambre basse relève d’un sentiment de » dégoût  » tant le bilan politique de cette institution qui a beaucoup plus servi comme chambre d’enregistrement « parfois contre l’intérêt du citoyen  » demeure, très peu reluisant.

Dans ce soulèvement « bas », il est surtout question de recomposition obscure dont les secrets semblent être jalousement cachés par ceux qui ne sont guère étrangers à  la manoeuvre: Ould Abbés et Ahmed Ouyahia. Deux chefs de partis condamnés par une alliance sans failles autour du président de la république. Dans cette affaire, ils se présentent tous deux comme alliés ouvertement et publiquement sur la nécessité du départ de l’autre président.  Le troisième homme de l’Etat, Said Bouhadja.

 Mais avec prudence, ni le patron du FLN et ni celui du RND ne citent le président de la république dans cette affaire. D’autres parties se sont  bien chargées de souffler le flou quant à un éventuel soutien de Abdelaziz Bouteflika au président de l’assemblée.  Ce dernier d’ailleurs attend « l’honneur » d’être invité à partir uniquement de la part du president de la république. Au nom de quelle logique et en vertu de quels textes ou de nécessité Bouhadja devrait-il  t il partir? Plus surprenant est de relever que le premier ministre s’est permis de s’immiscer dans une bataille qui vise ni plus ni moins qu’un homme qui est, constitutionnellement plus important que lui! En tous les cas, ce qui se passe en coulisses pourrait aisément et sans surprises donner lieu à des retournements de vestes spectaculaires dans les rangs des députés positionnés en frondeurs de circonstance.

Bouhadja a t il oui ou non le soutien de Bouteflika ? Cette question hante les parlementaires. Cela est déterminant pour leur position. Un simple signal ou petit indice ayant coloration ou chuchotement de la part du président de la république, suffirait à déclarer la fin du spectacle.  Tout y sera mis sur le compte d’une démocratie en apprentissage! Et l’infinie sagesse du président de la république qui finirait par susciter l’infinie docilité des frondeurs! Bouhadja sera t il partisan de la démission entre temps? En politicien avisé et rompu aux manoeuvres du FLN, lui qui connaît fort bien les caprices et tentations multiples des députés de son parti, tient une position de soldat qui refuse le désordre mais qui attend cependant le bon ordre. L’instruction d’en haut.  Et qui tarde  à venir! Parfaite illustration d’un cinéma contrefait! Avec l’âge et la maladie de Bouhadja, les députés pourraient revoir leur revendication et opter, dans un sursaut humanitaire, pour son  maintien, sans surprise! Ils pourraient bien se raviser sans se réviser considérant que la maladie d’un président devrait quand même être un atout, un argument, pour se maintenir dans la conduite d’une chambre basse. Voire, d’une nation.

Karim Alem

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