Sahara occidental : Accablant constat de HRW contre « les violences » du Maroc.

C’est un constat des plus accablants qu’a tracé l’ONG Human Rights Watch, contre le Maroc, à propos des violations et de la répression commises contre le peuple de Sahara occidental.
« Le Maroc a réprimé des activistes indépendantistes au Sahara occidental suite à un incident à un poste frontière survenu le 13 novembre 2020 », a indiqué HRW, ce vendredi 18 décembre, sur son site.
L’ONG affirme que les forces de sécurité « ont brutalement dispersé des manifestations en faveur de l’indépendance ». « Elles ont aussi harcelé, frappé ou arrêté plusieurs activistes, ou encore attaqué leurs domiciles », dénonce-t-elle.
Eric Goldstein, est le directeur par intérim de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de HRW. Pour lui, certes « le Maroc et le Polisario s’affrontent sur les plans frontalier et diplomatique ». « Mais cela n’autorise en rien le Maroc à réprimer des civils sahraouis qui s’opposent pacifiquement à son administration du territoire », a-t-il déclaré.
Citant la branche de Laayoune de l’Association marocaine des droits humains comme source, l’ONG affirme qu’après l’incident d’El Guergeret, «les forces de sécurité marocaines ont matraqué des passants pacifiques, des policiers masqués ont attaqué ou fait irruption dans sept maisons de partisans présumés du Polisario, et des hommes, femmes et enfants ont été arrêtés avec un usage disproportionné de violence ».
Un exemple de brutalité contre une fille de 12 ans est édifiant. « Le 16 novembre, des policiers sont allés chercher Hayat Diyya, 12 ans, dans son collège de Laâyoune, et l’ont emmenée dans un poste de police, après qu’un membre du personnel de l’école a signalé qu’elle portait une veste de type militaire et qu’elle avait cousu, sur son uniforme scolaire, un écusson représentant le drapeau sahraoui », rapporte l’ONG.
Selon les témoignages de la mère de Hayat, « les policiers l’ont retenue pendant cinq heures, l’ont giflée, lui ont tiré les cheveux, et l’ont frappée brutalement sur plusieurs parties de son corps ». « Ils l’ont aussi forcée à s’agenouiller et à chanter l’hymne national du Maroc face à un portrait du roi. Depuis, elle fait régulièrement des cauchemars», a encore déclaré Lahbiba Diyya.
L’ONG rappelle avoir appelé à maintes fois à l’élargissement du mandat de la mission des Nations Unies pour le maintien de la paix au Sahara occidental (MINURSO) afin d’englober le suivi des droits humains, mais le Maroc « a refusé ».
Un tel élargissement permettra d’après HRW « d’aligner cette mission sur la quasi-totalité des opérations modernes de maintien de la paix de l’ONU ». De toute façon, « les Nations Unies ne reconnaissent pas l’annexion du Sahara occidental par le Maroc, et ont fait savoir que leur position demeurait inchangée malgré la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le territoire », se réjouit l’organisation.
« Ni la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine, ni la répression du Maroc, ne peuvent ôter aux Sahraouis leur droit fondamental de s’opposer pacifiquement à l’administration du territoire par le Maroc », a conclu Eric Goldstein.
Aziz.T