Révision de la constitution associée au 1er Novembre et au hirak: Des questionnements, malgré tout…

Le projet de la nouvelle constitution va être soumis à un référendum populaire le 1er novembre 2020. Cette date est l’anniversaire du déclenchement de la lutte armée pour la libération de l’Algérie du colonialisme français.

Une lutte armée ,menée suivant des principes consacrés dans une déclaration soumise au peuple algérien dans laquelle l’indépendance nationale était le but, mais avec la restauration d’un État algérien republicain, souverain,démocratique et social dans le cadre des principes islamiques, dans lequel règne le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de races et de confessions.

 

En fait, ces principes pour lesquels sont tombés plus d’un million et demi de martyrs, ce sont les mêmes  pour lesquels sont sortis dans les rues durant plus d’une année, des millions d’Algériens dans un mouvement populaire pacifique qu’on a appelé le « Hirak »pour rappeler ces mêmes principes après 58 ans d’attente.

 

La nouvelle constitution nous dit-on, haut et fort va satisfaire les revendications du Hirak.

Devrons-nous comprendre que cette dernière va satisfaire cette principale revendication du Hirak dans laquelle se fondent les principes pour lesquels son morts nos martyrs ?

Le slogan qui a retenti chaque vendredi : jazair hora democratiya « Algérie libre et démocratique » résume bien ces principes.

Montesquieu disait que : « la vertu est le fondement du gouvernement républicain, comme la peur est celle du gouvernement despotique. »

 

La vérité de cette pensée s’applique t- elle aux gouvernements républicains de l’Algérie d’après l’adoption de la constitution ?

Doit-on comprendre que cette nouvelle constitution va instaurer pour la première fois une vraie république démocratique ou la vertu civique sera de mise ?

 

En effet, le gouvernement républicain est celui qui s’occupe de la chose publique, administrée par tous dans l’intérêt de tous. Cela exige, par conséquent, que les citoyens soient appelés à y prendre part, uniquement dans l’intérêt général.

 

Sans la vertu civique, il n’y a pas de république. Cette dernière cesse d’être la chose de tous pour devenir la proie des ambitieux, exploitant au profit de leurs convoitises la portion de pouvoir qui leur est dévolue.

La république est dès lors perdue, et son nom même ne tarde pas à disparaître. Le despotisme prolifère dans l’égoïsme et la corruption. Cet état de faits, fait perdre entièrement les fondements de la république.Comme ce fut le cas chez nous pendant des années.

 

Dans ce qui suit, nous exposons le rôle de la vertu par rapport aux principes qui composent le fondement et la devise républicaine, principal but de nos martyrs et le rêve attendu par tous les Algériens à travers le hirak :

 

1/La république laisse à chaque citoyen toute sa liberté d’action, mais, pour que cette entière liberté ne se transforme pas en une licence à s’autoriser à faire tout ce qu’on veut, il faut que ceux qui jouissent de cette liberté sachent se gouverner eux-mêmes et respecter les droits des autres. Cela étant : la démocratie.

2/ Le respect de la dignité humaine est aussi le meilleur garant de l’égalité que la république doit établir entre les citoyens. Quiconque respecte sincèrement la dignité humaine ne cherche pas à s’élever au-dessus de ses concitoyens, comme s’il était d’une nature à part, mais il repousse toute distinction humiliante pour eux ; et, ne prétendant pas se faire leur supérieur, Ainsi se fonde réellement l’égalité républicaine, qui repousse à la fois l’esprit de domination et le servilisme. Cela étant : l’Etat de droit.

Le respect de soi-même et des autres, qui a son principe dans celui de la dignité humaine, fait précisément partie de ce qu’on nomme la vertu, c’est-à-dire la disposition qui porte vers le bien.

 

La fraternité qui relève des mœurs du peuple Algérien, qui incarne la vertu par excellence, indispensable auxiliaire de toute constitution républicaine. Cette vertu qui soutient et achève l’harmonie sociale a malheureusement été sacrifiée au profit d’un esprit égoïste pendant des années.

Devrons nous espérer cette fois-ci qu’il en soit autrement de façon à  faire de la vertu incarnée dans les mœurs des Algériens, un auxiliaire de la nouvelle constitution ?

La date du 1 er Novembre augure-t-elle une nouvelle Algérie, celle pour laquelle nos martyrs ont donné leur vie, et celle que le hirak revendique?

A bon entendeur…

Docteur Rafik Alloui

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Fermer