Retour en force de la mobilisation populaire : De l’urgence d’un compromis

Difficile de se hasarder dans une quelconque projection en rapport avec les présidentielles du 12 Décembre.
Il est encore plus hasardeux de s’avancer sur la moindre analyse qui oserait prétendre savoir de quoi sera fait demain.
Le doute , au sens large est en train de s’installer.
Est-il possible de ne pas voir ou entendre ce formidable mouvement populaire qui gagne en renforts, au fur et à mesure que l’échéance des présidentielles se rapproche ?
De Tlemcen, Chlef, Oran, Annaba, Jijel , Biskra, Tipaza, Bejaia , Bouira et Tizi ouzou ainsi que dans d’autres grandes villes d’Algérie, les manifestants ont crié leur rejet des élections tout autant qu’ à Alger où la mobilisation fut d’un décor spectaculaire.
Il y a de la résistance pacifique et une détermination à peser dans la prise de décision qui engage le pays .
Il est inconcevable de minimiser la colère de la rue et de tenter un contournement impensable tant le vrai dialogue, celui où la sincérité dictera le sens de la responsabilité et des esprits apaisés ,n’aura pas été engagé avec les authentiques acteurs de la société.
En ce 34 ème vendredi, les Algériens, ont , non seulement définitivement rejeté les élections et affiché leur résolution à demeurer mobilisés ,mais, ils ont également dénoncé les contenus de la loi de finances, en projet , et surtout la nouvelle loi sur les hydrocarbures, jugée comme un acte d’hypothèque de l’avenir du pays .
Les revendications se mettent à jour et puisent leurs contenus dans les décisions du gouvernement dont la légitimité est remise en question et auquel les protestataires avisés reprochent d’avoir enfreint les limites de ses prérogatives.
Personne ne peut nier en ce vendredi, le retour en force de la contestation. Son sens de l’organisation et la constance de ses mots d’ordre.
Quelle sera encore une fois la suite à donner à ce sursaut populaire ?
Sera-t-il rassuré, écouté ou associé à une éventuelle concertation en vue d’un compromis qui devient inéluctable?
Du moins pour une traversée négociée de ce tumulte où l’entêtement à agir contre la volonté des manifestants, ne peut qu’ exacerber le mouvement et renforcer la mobilisation .
ABN