Quelle place pour l’Algérie avec l’arrivée de Joe Biden?

Jeo Biden a été élu président des Etats unis en ce mois de novembre 2020.

La question qui est posée par bon nombre d’observateurs:Quelle  répercussions

sur l’Algérie ?

 

En réponse à cette question, nous rappelons que les Américains sont connus pour leur pragmatisme.Ils orientent leurs politiques envers tous les Etats du monde suivant une constante dictée par l’intérêt suprême du pays.

Cette constante sera étalée dans le temps une fois qu’elle obtient l’aval des stratèges. Les démocrates et les républicains s’attellent tout simplement à l’exécuter.

 

La constante établie par les experts américains concernant notre pays a été connue le 27 novembre 2019, à peine une année avant l’investiture de Jeo Biden à la maison blanche comme 46-ème président des Etats Unis d’Amérique en remplacement de Donald Trump,et ce lors d’un communiqué du Département de la Défense des États-Unis à l’occasion du neuvième dialogue militaire conjoint américano-algérien tenu du 18 au 21 novembre de la même année.

 

Dans son communiqué, le Pentagone a énuméré cinq choses à savoir sur la relation algéro-américaine : la première est que «l’Algérie est un partenaire stratégique et compétent avec lequel les États-Unis entretiennent de solides relations en matière de diplomatie, de maintien de l’ordre, d’économie et de sécurité ».

 

La deuxième chose à savoir selon la même source, « les États-Unis et l’Algérie collaborent pour atteindre des objectifs communs de sécurité régionale à travers la coopération, notamment des échanges d’expertise et d’expérience, d’exercices militaires, d’enseignement et de formation des militaires».

 

La troisième chose est que « l’Algérie possède l’une des forces armées les plus puissantes d’Afrique et possède une grande expertise dans les opérations de lutte contre le terrorisme. Son armée dispose de plates-formes avancées sur terre, air et mer ».

 

La quatrième chose « L’Algérie joue un rôle constructif dans la promotion de la stabilité régionale », a précisé le pentagone.

 

La cinquième et dernière chose est que « les États-Unis sont l’un des principaux partenaires commerciaux de l’Algérie dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. »

 

En effet, cette constante établie est le résultat d’une étude approfondie :Pays pivot en Afrique du Nord, garant de la stabilité de la sous-région et d’une partie de l’Afrique subsaharienne, l’Algérie ne peut être perçue que comme un interlocuteur privilégié dans les dossiers géopolitiques de la région notamment libyens et maliens et ce, que ce soit par les démocrates que par les républicains.

 

Dans le domaine économique, la diplomatie algérienne est capable de travailler autant avec les Républicains qu’avec les démocrates.

On peut s’attendre, avec l’investiture de Joe Biden, à la continuité de l’initiative Eizenstat lancée ous la présidence démocrate de Bill Clinton, qui consistait en un apport américain au développement économique intégré de l’Afrique du Nord, perçue par la partie américaine comme garant de la stabilité politique de la région .

Ce programme est toutefois maintenu par les républicains mais à un rythme moins soutenu.

 

Ajoutons également, les programmes qui ont été appliqués à la fois par les démocrates et les républicains au pouvoir, à savoir le système de facilitations commerciales qui encourage l’accès de produits algériens hors-hydrocarbures au marché américain, qui reste ouvert aux exportateurs algériens et le sera sans doute sous gouvernance démocrate.

 

Sur le plan diplomatique, l’Algérie n’attend pas grand-chose de l’élection présidentielle des Etats-Unis.

Son seul souci est de préserver les « acquis » diplomatiques et maintenir le dossier du Sahara occidental, aux mains de l’ONU, et faire obstacle aux multiples pressions pour empêcher l’autodétermination de ce territoire sous domination marocaine.

 

De l’avis des politologues, Joe Biden président Démocrates, arrangerait mieux les négociations bilatérales entre le Maroc et le front Polisario, car le Républicain Donald Trump aurait mené une politique isolationniste qui a refroidi les liens au lieu de les consolider.

Dans le domaine international, beaucoup pensent que les Démocrates cohabitent mieux avec le monde, mais la réalité est tout autre.

Le deal du siècle a été entamé par les Démocrates lors des accords de Camp David et qui avaient obligé l’Egypte à reconnaître l’Etat sioniste.

À cela s’ajoutent les multiples provocations menées par Obama dans le cadre du Printemps arabe.

 

Comme nous l’avons souligné, chaque Président engage des politiques qui servent son Etat suivant une constante établie et non pas ses convictions partisanes.

Un dilemme pourrait néanmoins se poser pour l’Algérie avec JeoBiden : Ses engagements contenus dans ses messages au peuple américain et à ses électeurs à la veille de l’annonce, par les médias américains, des résultats provisoires du scrutin qui le consacrent 46e Président des Etats-Unis.

Ainsi, dans son dernier discours accompagnant la liesse populaire, il fait savoir que l’un des premiers engagements, dès son investiture prévue le 20 janvier prochain, est le retour des Etats-Unis à la table des discussions et des négociations inhérentes aux accords de Paris sur le changement climatique.

 

Dans son plan de relance doté d’une enveloppe de 2 000 milliards de dollars, le développement de ressources alternatives aux énergies fossiles et la maîtrise de l’énergie occupent une portion importante de son programme.

L’Algérie, pays producteur de pétrole et membre de l’OPEP, peut regarder à priori d’un mauvais œil cette orientation qui risque de menacer ses revenus hydrocarbures à moyen terme.

Donald Trump avec ses positions proches du lobby pétrolier peut être perçu comme la meilleure option.

Mais, à notre avis cela ne pourrait-il pas au contraire constituer une occasion pour encourager le développement de ce domaine, sachant que notre pays dispose d’un potentiel énergétique solaire énorme ?

La coopération gagnant-gagnant avec les sociétés américaines qui seront encouragées sous l’ère de Jeo Biden ne peut-il pas  constituer une opportunité et une aubaine pour notre pays?

A bon entendeur…

Docteur Rafik Alloui

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