Produits agricoles du terroir: l’Algérie veut se placer à l’international

 

Les professionnels et spécialistes approchés par l’APS ont affirmé que les produits du terroir, en abondance dans les fermes, les pâturages et les zones montagneuses, sont confectionnés traditionnellement (séchage, conservation et transformation) leur donnant ainsi des caractéristiques nutritionnelles, une qualité et des goûts d’exception qui caractérisent chaque région du pays.

Hadda, une grand-mère d’Inoughissen dans la wilaya de Batna estime que le patrimoine algérien en matière de produits du terroir était très diversifié et a besoin d’être vulgarisé, tant à l’intérieur qu’à l’étranger, d’autant plus que chaque village, chaque commune et chaque wilaya offre plusieurs produits qui diffèrent en termes de composition et de goût.

Elle donne pour exemple le thym qui compte à lui seul plus de 5 espèces.

Hadda confectionne plusieurs variétés de couscous, pâtes et pains, qu’elle mélange avec des herbes aromatiques pour leur donner différentes saveurs.

Ces produits ont plusieurs usages, notamment thérapeutiques, comme « Aïch El Hachich », (galette aux herbes) destinée à la parturiente, le couscous au thym et le couscous à la lavande, très indiqués pour les troubles intestinaux, ou encore le couscous à l’orge et aux glands, le couscous Mzyet et le couscous à l’avoine.

Autant de mets bénéfiques pour les personnes souhaitant éviter l’hyperglycémie et l’hypertension artérielle ou faire attention à leur ligne.

En plus de la fabrication d’autres produits servant à la confection de confiseries, grand-mère Hadda, à travers cette activité familiale héritée du patrimoine, transforme le lait de chèvre en fromage, beurre et pommades, qui servent au traitement ou à la fabrication de salés et de confiseries.

Quant à Saida, spécialisée dans la transformation de plantes et herbes aromatiques en parfums et huiles dans les hauteurs de la wilaya de Jijel, elle souligne l’importance de ce patrimoine naturel local qui fait la particularité de la région, notamment au regard de l’existence de plantes aromatiques rares et d’herbes dont l’importance thérapeutique et cosmétique n’est connue que de ses résidents.

Elle cite, à titre d’exemple, la plante « Al-Maafouna » (Chenopodiastrum murale), « Amlyllis » (Neprun), Retama et d’autres herbes utilisées dans la fabrication de différents types de pommades thérapeutiques, de savons et des huiles, soulignant l’importance d’accorder davantage d’intérêt à ces produits, qui sont principalement liés au patrimoine naturel et social des habitants de la région, et à les faire connaitre aux jeunes d’aujourd’hui.

De son côté, Kamal, activant à Mila dans le domaine de la production des huiles (huile d’olive, huile de lentisque, huile de figue de barbarie, huile de figue… et autres), estime que ces produits ont besoin de plus d’attention de la part des spécialistes pour prévenir toute altération qui pourrait affecter leur authenticité, compte tenu de la modernisation qui a touché plusieurs filières agricoles, ce qui peut rejaillir sur la particularité et les caractéristiques de ces produits naturels.

 

Préparer les produits du terroir pour la concurrence sur les marchés internationaux.

 

Dans une déclaration à l’APS, le président de l’Association nationale des produits du terroir, Sid Ali Lahlou a plaidé pour davantage de valorisation et de préparation de ces produits algériens pour la concurrence sur le marché international, et ce à travers leur accompagnement comme une spécialité indépendante, à l’instar de ce qui se passe dans de nombreux pays, ce qui permet de les promouvoir largement et de fournir des moyens de durabilité de leurs caractéristiques et avantages, a-t-il dit.

L’intervenant a souligné l’importance de la « labélisation » dans l’établissement de la confiance entre consommateur et producteur, notamment pour les produits algériens du terroir destinés à l’étranger ou ceux qui sont importés.

A ce titre, M. Lahlou a relevé que l’Algérie regorgeait de produits agricoles du terroir, lesquels occupent ces dernières années une place importante sur le marché national, à l’instar de ceux destinés à la confiserie tels la confiture, le beurre et le miel, qui sont riches en glucides sains, ainsi que les fruits secs (prunes séchées, abricots, raisins secs et figues sèches) et les oléagineux, tous types confondus, en sus des fromages traditionnels, notamment ceux qui sont préparés à base de lait de chèvre, d’huiles essentielles et d’herbes, ainsi que de produits de dattes et d’olives.

Selon le président de l’association, le secteur agricole œuvre, à travers un comité spécial, à arrêter la liste des produits pouvant être labélisés selon certaines conditions sanitaires et des caractéristiques biologiques et géographiques données, en vue de maintenir les spécifications du produit du terroir, conformément à son origine, afin de le protéger et lui donner la valeur ajoutée qu’il mérite, d’autant qu’il s’agit des produits du terroir (100% algériens) qui ne nécessitent pas l’importation des matières premières de l’étranger ni des charges supplémentaires.

Le comité national s’attèle, en collaboration avec les associations locales, à la relance de l’espace rural, qui connait une variété agricole produite par les habitants de chaque région, dans un cadre familial, ce qui permet la création des postes d’emplois et de la richesse, et à la sédentarisation des populations dans leurs zones d’origine, a-t-il poursuivi.

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