Prévention des risques majeurs : Quand l’application des textes fait défaut

L’Algérie s’est dotée depuis 1985 d’une politique de prévention des risques majeurs et de gestion des catastrophes qui a été renforcée, par la loi 04-20, relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable.

Promulguée en 2004, cette même loi n’est en fait, qu’un texte sans application concrète sur le terrain.
«Depuis sa promulgation en 2004 la loi n° 04-20, relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable, est restée malheureusement figée», a en effet déploré ce mardi matin, le Professeur Abdelkrim Chelghoum, directeur de recherche en Génie Parasismique et numérique de l’Université des sciences et de la technologie Houari-Boumédiène (USTHB).

N’ayant pas été encore suivie de textes réglementaires, cette loi votée par les deux chambres est donc restée pratiquement lettre morte, « ce qui est dommage, puisque nous avons pratiquement subi, depuis le séisme de Boumerdes en 2003, les effets des catastrophes qui se sont succédées en cascade jusqu’à ce jour», regrette t-il lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale.

«Cette loi est très bonne, mais elle a juste besoin d’être actualisée en fonction de l’état des lieux et du retour d’expérience», a plaidé l’expert notant dans le même contexte, qu’il faut « commencer par revoir le statut de la délégation des risques majeurs, qui malheureusement s’est transformée, en 2006 en simple direction générale au ministere de l’intérieur, alors qu’au début elle était sous l’autorité du Premier Ministre.

« Il fallait, ensuite, attendre sept ans, soit jusqu’en 2011, pour installer le premier délégué qui est reparti en 2019. Il n ya pas eu le moindre progrès», ajoute t-il.

Pour rappel, une enveloppe de plus de 30 milliards de DA a été consacrée pour l’indemnisation des victimes des catastrophes naturelles en Algérie durant 2020.

Tirant les leçons des expériences précédentes, le ministre de l’Intérieur Kamel Beldjoud, a insisté lors de son allocution à l’ouverture des travaux de la Conférence nationale sur la stratégie nationale de prévention et de gestion des risques majeurs tenue samedi dernier, sur la nécessité de « se focaliser, dans le futur, sur la prévention » afin de combler « les lacunes et les dysfonctionnements» constatés jusque-là.

Pour ce faire, il faut, dit-il, réfléchir à des actions concertées dans le cadre d’une stratégie globale.

Y.O

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