Prévalence de la carence en fer: Elle est sous-estimée, selon les spécialistes en Algérie

Aucune enquête n’a vraiment évalué son poids au sein de la population générale, la carence en fer peut avoir, toutefois, des conséquences graves sur la santé.
C’est le message qu’ont tenté de délivrer le professeur Issam Frigaa chef de service du Centre d’hémobiologie et de Transfusion Sanguine du CHU Mustapha et Professeur Fadhila Madaci, chef de service de gynécologie obstétrique de l’hôpital de Bab El Oued, lors d’une session de sensibilisation des médias, organisée à l’hôtel Legacy Luxury par le laboratoire Hikma.
La carence en fer, appelée aussi anémie martiale se traduit par plusieurs symptômes, explique le professeur Frigaa.
En premier lieu, une fatigue inhabituelle ou une diminution de l’endurance à l’effort. On observe aussi des troubles cognitifs, des palpitations, des vertiges, des maux de tête, une perturbation de la croissance chez l’enfant ainsi que l’échec scolaire, une chute de cheveux, une grande sensibilité aux infections et même parfois une pâleur de la peau.
La carence peut être causée, par des hémorragies dont les hémorragies digestives ou à une alimentation trop pauvre en fer.
Les troubles d’absorption de fer par le tube digestif sont plus rares. Le diagnostic est posé grâce à un bilan sanguin.
Il doit être effectué le plus tôt possible, car par exemple la carence en fer est la comorbidité la plus fréquente de l’insuffisance cardiaque.
« La fréquence de la carence en fer et sa cause doit être recherchée dans tous les cas et, même si la carence est faible, elle doit être traitée » conseille le professeur Frigaa précisant que 50% des cas d’anémie sont entrainées par l’insuffisance en fer.
Pour pallier à ce problème de santé et ses conséquences, il faut privilégier les aliments riches en fer et facilement assimilables par l’organisme comme le poisson ,la viande ou les légumineuses associés à une prescription de supplémentation en fer, recommande le chef de service du Centre d’hémobiologie et de Transfusion Sanguine du CHU Mustapha, également président du Conseil scientifique national de sang.
Sa correction par voie intraveineuse est la solution ultime pour réduire le risque d’hospitalisation et de morbidité, car cette pratique a des inconvénients pense professeur Fadhila Madaci.
Parfois, dans l’urgence d’une hémorragie liée à l’accouchement, le médecin n’a pas toujours le temps de vérifier les sous groupes sanguins.
« Déjà qu’il n’est pas rare qu’une femme enceinte se présente sans être suivie auparavant par un médecin et sans carte de groupe sanguin » déplore la spécialiste.
Si le manque de fer est fréquent chez la femme du fait des menstruations qui induisent une perte de sang importante et si au cours de la grossesse les besoins en fer ne sont pas comblés, l’organisme s’approvisionne dans les réserves situées principalement dans le foie.
Ce manque engendre une anémie chez les femmes enceinte et chez le bébé et peut occasionner une naissance prématurée ou une hypertrophie.
«C’est pour cette raison qu’il est nécessaire de faire le diagnostic de l’anémie au plus tôt durant la grossesse afin de pourvoir anticiper les attitudes thérapeutiques » recommande professeur Fadhila Madaci.
« Il faut 4 mois pour corriger une carence en fer chez une femme enceinte.
Si on l’a détecte à 8 mois, il est déjà trop tard pour mettre en route une supplémentation via médicaments oraux il faut aller vers le traitement injectable » conclut-elle.
R.N