Pénurie d’huile de table: l’enquête parlementaire accable le département de Kamel Rezig

Les chiffres et statistiques remis en cause.

Qui est derrière la pénurie d’Huile de table ?

Les chiffres fournis par le département de Kamel Rezig , ministre du commerce ne reflètent pas la réalité du marché, selon ce qu’a constaté la commission parlementaire. Cette dernière accable le ministre du commerce et pointe du doigt également certains producteurs d’huile qui ont refusé de procéder à l’augmentation de leur production afin d’apaiser la tension sur la demande ayant frappé l’huile de table.

Pourtant , on se rappelle que le premier ministre, ministre des finances avait lui évoqué des chiffres censés être puisés du terrain. Il parlait d’un demande quotidienne estimée à 1600 tonnes alors que la production serait selon lui de 2000 tonnes . Donc un excédent de 400 tonnes d’huile par jour!

Spéculation ou faux chiffres détenus par les officiels? En tous cas, la commission d’enquête a également relevé des discordances entre les quantités déclarées par les producteurs et celles retrouvées chez les distributeurs .

Autre point sombre soulevé concerne le retard de paiement des différentiels dûs aux producteurs au titre de la compensation. Ce qui a contraint ces derniers à ralentir la cadence de production.

la commission d’enquête parlementaire révèle plusieurs raisons dans son compte rendu lors d’une conférence de presse tenue en cette fin de journée.

Selon les déclarations du président de la commission des affaires économiques de l’APN Smail Kouadria  , les investigations entamées par la commission d’enquête parlementaire, pour tenter de trouver l’origine de la pénurie de plusieurs produits alimentaires, notamment l’huile de table, plusieurs anomalies ont été constatées incriminant directement les producteurs ainsi que le département du ministère du commerce chapeauté par Kamel Rézig qui détient une grande part de responsabilité dans cette crise.

Les producteurs ont également été accusés de servir généreusement leurs distributeurs exclusifs au détriment des grossistes et détaillants auxquels on envoie des quantités limitées suivant une fréquence instable.

L’autre point ayant provoqué ces  tensions se trouve dans   cette marge bénéficiaire jugée insignifiante par les grossistes.

Selon le rapport, celle-ci ne dépasse pas les 15 DA pour un bidon de cinq litres soumis à taxation, ce qui a poussé certains distributeurs à abandonner les opérations de distribution.

Le rapport a également insisté sur les dommages liés à l’obligation de facturation. Ainsi, l’établissement d’une facture et ce qu’elle engendre en terme de taxe absorbe toute la marge bénéficiaire, poussant certains distributeurs, grossistes et détaillants à ne pas s’approvisionner.

Concernant la défaillance du système de contrôle ,  le président de la commission a qualifié d’ «Improvisation » la décision du ministre du Commerce d’interdire la vente d’huile de table aux moins de 18 ans.

Il a ajouté que les services du ministère du Commerce ont publié des statistiques «irréalistes », ce qui a amplifié la crise de la pénurie d’huile de table, dans le même sillage il souligne les retards accumulés par les comités mixtes dans le règlement des dossiers des indemnisations accordées aux producteurs au niveau de plusieurs wilayas citant comme exemple un producteur d’huile de table installé à Ain Melilla, dans la wilaya d’Oum El Bouaghi lequel, n’a pas reçu sa part de compensation depuis janvier 2021, à ce jour.

Rappelons que la commission d’enquête parlementaire sur la pénurie de certains produits alimentaires de large consommation avait été installée le 13 janvier par le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil. Elle a commencé son travail trois jours après sur 14 wilayas frontalières, et s’est rendue également dans certains départements ministériels et services concernés ainsi que dans les grandes villes.

Salah Goudjil avait rappelé aux membres de cette commission la responsabilité qui leur incombe compte tenu de « la dimension nationale que revêt la guerre lancée par l’État, sous la direction du président de la République, contre les auteurs de ces actes irresponsables et contraires à la loi ».

Nadi.K

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