Panne des institutions: Le pays perd la « tête »

  Le vide au sommet de la pyramide. Une situation exceptionnelle des plus hautes institutions du pays vient de naître à la veille des élections présidentielles plus que jamais enveloppées dans un climat de doute et d’incertitudes . Le décès de Mourad Medelci, troisième homme de l’Etat, accentue ce vide qui s’improvise au plus haut niveau des instances dirigeantes du pays .

A la maladie du président de la république dont l’état de santé n’est plus un secret, l’incapacité frappe également le senat, en raison de l’absence de son président, Bensalah ,lui même, souffrant et dont le mandat à la tête de la chambre haute vient d’expirer. Pour sa part , la chambre des députés, elle , fonctionne avec un mode transitoire , dirigée par un président intérimaire désigné en catastrophe pour combler le limogeage de son prédécesseur. Situation inédite. Transition non déclarée, du fait d’une incapacité survenue au plus haut niveau à un moment crucial de la vie du pays qui négocie un de ses plus importants tournants historiques. Des élections présidentielles dont on dit qu’ elles peuvent être le début de la fin d’un système. Ou du moins d’une partie de celui ci . Panique et tergiversations . Le pouvoir s’est bien essayé à une flagrante manoeuvre Pour son maintien en proposant via ses réseaux l’idée de la prolongation du mandat pour Bouteflika.

Avec option de report des élections au nom d’un impératif de stabilité et de continuité. Cela passait mal et avait laissé suggérer l’existence d’une panique au sommet en raison d’une incapacité inavouée du président à s’engager dans un cinquième mandat . De même que cette tentative de bousculer l’ordre constitutionnel ,allant jusqu’à songer réaménager les textes de lois constitutionnelles afin de couvrir l’étendue du prolongement escompté , dénote de l’absence d’un plan de sortie pour un système enfermé dans sa logique de pérennité. Dans cette atmosphère pré-électorale où seule l’institution militaire se fait remarquer par son dynamisme et un mode de fonctionnement réel , constamment renvoyé par les sorties sur le terrain du chef d’État major lequel faut il le reconnaître, occupe aussi bien l’espace professionnel que les voies de communication. Sinon la panne est on ne peut plus évidente même si les sorties toutes récentes des membres de l’exécutif qui cachent mal leur portée de pré-campagne électorale tentent de vendre l’idée d’un dynamisme retrouvé.

Le redéploiement sur la scène publique arrive à la fin de ce qui semble être celui d’un processus atteignant l’obsolescence. La semaine derrière a été chargée d’annonces fort révélatrices d’un souffle de marketing pour appuyer une présence dont l’objectif se veut purement électoraliste. A commencer par Youcef Youssefi qui livre les chiffres  » incontrôlables  » d’une création d’emplois supposée dans le secteur de l’industrie . Son collègue du travail , Mourad Zemali fera encore mieux en annonçant que désormais l’âge des candidats aux crédits de la caisse de chômage sera porté à 55 ans au lieu de 55 ans .

Par ailleurs , les jeunes promoteurs bénéficiaires des crédits dans le cadre Ansej ont été également rassurés par les autorités qui s’engagent à ne point les poursuivre en justice pour non remboursement des prêts. Autant de cadeaux et d’annonces ! La campagne se veut précoce. L’impression qu’ une panne d’initiatives et un état de débattement du système est plus forte en ces temps de grandes inconnues .

Abdelkrim Alem

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